Anesthésiste soupçonné d'empoisonnements : plainte contres des policiers à Besançon

Les enquêteurs de la police judiciaire de Besançon avaient entendu le médecin-anesthésiste en garde à vue, en mars 2017.
Les enquêteurs de la police judiciaire de Besançon avaient entendu le médecin-anesthésiste en garde à vue, en mars 2017. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP
Les enquêteurs auraient "délibérément" retranscrit sur procès-verbal, de façon "altérée et fausse", des propos du médecin lors de sa garde à vue en mars 2017, selon ses avocats. 

Un anesthésiste mis en examen pour sept empoisonnements de patients à Besançon a déposé plainte contre des policiers qu'il accuse d'avoir modifié délibérément dans des procès-verbaux certains propos tenus lors de sa garde à vue, a appris l'AFP vendredi de source judiciaire. Les avocats du médecin-anesthésiste Frédéric Péchier, Mes Randall Schwerdorffer et Ornella Spatafora, ont déposé plainte jeudi pour "faux et usage de faux" avec constitution initiale de partie civile afin d'obtenir la saisine d'un juge d'instruction, selon cette même source.

En novembre 2018, les conseils avaient fait un premier dépôt de plainte, alors rejeté par le procureur de la République, Etienne Manteaux. Le nouveau dépôt leur permet cette fois de contourner le parquet et de saisir un juge qui va instruire leur plainte. Celle-ci vise des enquêteurs de la police judiciaire de Besançon qui avaient entendu le médecin-anesthésiste en garde à vue, en mars 2017.

Le dépaysement de l'affaire envisagé

Pour les avocats, les enquêteurs auraient "délibérément" retranscrit sur procès-verbal, de façon "altérée et fausse", des propos du médecin lors de cette garde à vue, selon la source judiciaire. Elle n'a précisé ni la nature de ces propos, ni dans quelle mesure ils avaient été altérés. Les avocats ont indiqué envisager le dépaysement de cette instruction. Il semble "compliqué d'obtenir une instruction impartiale" à Besançon, où le parquet ne souhaite "pas ce type de procédure", ont-ils dit à l'AFP.

Frédéric Péchier, 46 ans, qui clame son innocence, a été mis en examen en mai 2017 et placé sous contrôle judiciaire. Il est soupçonné par les enquêteurs de sept cas d'empoisonnement. Les patients avaient fait des arrêts cardiaques : deux sont morts et cinq ont pu être réanimés. Selon les éléments de l'enquête, ils avaient reçu des doses létales de potassium et d'anesthésiques volontairement administrées.