Empoisonnements à Besançon : une victime parle pour la première fois

La police enquête sur une série d'empoisonnements à l'hôpital de Besançon (Image d'illustration).
La police enquête sur une série d'empoisonnements à l'hôpital de Besançon (Image d'illustration). © JACK GUEZ / AFP
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Arthur Helmabacher et A.D , modifié à
Sandra fait partie des sept patients qui ont été détectés comme victimes potentielles d'un anesthésiste de Besançon.

A Besançon, un médecin anesthésiste est soupçonné par la justice d'être un empoisonneur en série. Il est mis en examen pour les cas de sept victimes, dont deux sont décédées. L'une des sept patientes a fait un arrêt cardiaque au bloc opératoire mais a survécu. Elle témoigne au micro d'Europe 1.

Cinq jours dans le coma. Sandra est une miraculée. Comme les autres, elle a été empoisonnée au cours d'une opération banale. Elle a fait un arrêt cardiaque avant d'être prise en charge en réanimation par l'anesthésiste mis en examen avant de passer cinq journées dans le coma. "Mon père m'a dit 'quand on est rentré dans la chambre le mercredi, on avait l'impression que tu étais déjà morte'. C'était les machines qui faisaient vivre mon corps. Avec le recul, je me dis heureusement que mes enfants ne m'ont pas vue comme ça. Les deux grands qui ont 13 et 16 ans, on les avait préparés à ce que je ne me réveille pas." La jeune femme s'interrompt un instant. "C'est pénible, j'ai des trous de mémoire affolants", explique-t-elle.

"Je respecte la présomption d'innocence". Pour cette patiente, ces pertes de mémoire sont une séquelle de ces cinq jours de coma. Sandra a d'abord pensé à une erreur médicale puis il y a eu le coup de fil de la police judiciaire et l'hypothèse de l'empoisonnement volontaire. "Ça fait mal de se dire qu'on a été victime de quelqu'un. Pourquoi jouer avec la vie des gens ? J'ai du mal à comprendre. Après, je respecte la présomption d'innocence. Je n'ai pas de colère, elle viendra quand j'aurai un visage sur la personne qui a fait ça."

Une association de victimes. Cette mère de famille est en train de monter une association de victimes. En quelques jours, près de trente personnes l'ont déjà contactée. Les enquêteurs travaillent sur une quarantaine de cas dont la moitié ont été mortels. L'anesthésiste soupçonné nie, en revanche, l'ensemble des faits qui lui sont reprochés.