Air France : pour les enquêteurs, l’identification formelle des auteurs est "extrêmement complexe"

air france, roissy, cce, 1280
© AFP
  • Copié
Salomé Legrand , modifié à
INFO EUROPE 1

L'identification des responsables a été "extrêmement complexe". C'est ce qui ressort des conclusions de l'enquête au sujet des cinq salariés d’Air France convoqués par la justice le 2 décembre prochain pour "violences aggravées" lors du CCE du 5 octobre qu'Europe 1 a pu consulter. 

Des images regardées en boucle. Les enquêteurs ont regardé en boucle, durant plusieurs heures, les images diffusées sur les chaînes de télévision et voilà ce qu’ils en retirent : pour eux un premier salarié "se précipite et pousse violemment Pierre Plissonnier", le directeur de l’activité long-courrier d’Air France dans la salle du comité d’entreprise. Juste après un autre salarié l’attrape par le col. La suite se passe à l’extérieur, un troisième homme est repéré en train de "pousser de l’épaule" le DRH, Xavier Broseta avant de le ceinturer. Les deux autres salariés se voient eux reprocher des violences sur des vigiles de la compagnie.

Quatre des cinq nient. Entendus par la police aux frontières de Roissy durant leur garde à vue, quatre des cinq employés nient les faits. Le premier salarié par exemple, raconte lors d’une première audition, avoir "trébuché". Puis confronté aux images, il explique qu’il a lui-même été poussé par d’autres personnes situées derrière lui. Celui qui aurait agrippé le col reconnaît tout juste l’avoir "touché". Quant à l’homme qui ceinture le DRH, ce serait "pour l’aider", "en attente de renforts pour le faire sortir de là", justifie-t-il.

"Une identification extrêmement complexe". Finalement, un seul des mis en cause reconnaît avoir bousculé un vigile, avec qui il aurait "échangé des mots plus tôt, lors des premières tensions". Et il regrette les faits. Une phrase interpelle particulièrement dans ce dossier, les policiers eux-mêmes reconnaissent que "la densité et la mobilité de la foule rendent extrêmement complexe les identifications formelles des auteurs". Une brèche dans laquelle les avocats ne vont pas manquer de s’engouffrer, devant le tribunal le 2 décembre.