Mila s'est rendue à l'audience au premier jour du procès.8 1:24
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Marion Dubreuil avec AFP, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le procès des cyberharceleurs présumés de Mila s'est ouvert ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris. Les 13 prévenus sur le banc des accusés encourent jusqu'à 3 ans de prison. La première journée d'audience a été consacrée à la gestion de points juridiques et pas au fond de l'affaire.

Le procès s'est ouvert dans l'affaire Mila. La jeune fille de 18 ans qui avait été harcelée sur les réseaux sociaux et menacée de mort même après avoir publié des vidéos polémiques sur l'islam s'est présentée à l'audience où elle a pu voir pour la première fois ses harceleurs présumés. La justice leur reproche des publications sur les réseaux sociaux rappelées par le président : "La Mila, elle continuera jusqu'à ce que quelqu'un la trouve et la crève. C'est tout ce qu'elle mérite" ou bien encore "que quelqu'un lui brûle le crâne par pitié". 

Jusqu'à 3 ans de prison encourus

Dès son entrée dans la salle, Mila en blouse rouge aux manches bouffantes et cheveux blonds ramassés en queue de cheval, rasés au niveau des tempes, a regardé du côté des bancs de la défense. Elle a fixé avec calme ses harceleurs présumés. Les prévenus ont entre 18 et 30 ans et arborent un look adolescent : tee shirt, baskets.

Le père et la sœur d'une prévenue, une étudiante en anglais de 21 ans, sont très anxieux. La jeune femme encourt trois ans de prison pour menaces de mort. Ils sont également très impressionnés par les nombreux contrôles de sécurité mis en place par le tribunal. Et pour cause, Mila est sous protection policière 24 heures sur 24 depuis qu'elle a été la cible d'un déferlement de haine en ligne.

Un procès symbole pour la défense

Des dizaines de milliers de messages ont été envoyés depuis un an et demi, rappelle son avocate. Un nombre colossal qu'utilise la défense, soulignant la présence de seulement 13 prévenus. L'un des avocats dénonce ainsi un procès symbole.

Les condamnations ne seront pas connues avant un moment puisque l'après-midi a été consacrée à des considérations juridiques et notamment aux nombreux incidents de procédure soulevés par la défense. Le tribunal était également saisi de plusieurs demandes de renvoi. Le fond de l'affaire ne sera ainsi abordé que lors d'une audience ultérieure, les 21 et 22 juin prochain.