Mila se retrouve éloignée de son nouvel établissement scolaire. 1:28
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Théo Maneval, édité par Jonathan Grelier
En janvier, la lycéenne Mila critiquait vertement l'islam sur internet. Harcelée et menacée de mort, elle avait dû changer d'établissement scolaire et rejoindre un autre lycée, militaire. Problème : la jeune fille vient d'être éloignée de cet établissement. Dans une lettre, son père dénonce la "lâcheté" de l'institution.

Elle avait déjà dû changer d'établissement scolaire et se retrouve à nouveau empêchée de suivre une scolarité de manière classique. Mila, la lycéenne harcelée et menacée de mort après avoir critiqué l'islam sur internet en début d'année, vient d'être éloignée de l'établissement qu'elle avait rejoint depuis ces troubles. Il s'agit d'un lycée militaire où elle avait été accueillie dans le plus grand secret. Dans une lettre incendiaire adressée au colonel et proviseur, son père se dit "effondré de tant de démissions et de lâcheté".

Un accord signé mais non respecté

Comment en est-on arrivé là ? Au vu des menaces très sérieuses reçues par Mila en début d'année, le lycée militaire isérois lui impose, au moment de l'accueillir, de signer un accord l'obligeant à renoncer à toute expression publique, notamment sur les réseaux sociaux, et surtout à ne pas donner le nom de cet établissement pour ne pas qu'il devienne une cible. Or, dans une conversation sur Facebook avec un ami, l'adolescente de 17 ans a cité le nom de l'école.

Une victime de harcèlement "condamnée à se taire à jamais" pour le père de Mila

Pour l'encadrement de l'établissement, joint par Europe 1, la sécurité des 750 élèves et de Mila n'est dès lors plus garantie. Mila n'est pas renvoyée, mais elle doit poursuivre sa scolarité à distance, depuis chez elle, ce que son père refuse. Dans sa lettre, il épingle "le manque de courage de l'armée" qui, comme l'Education nationale, refuserait d'accueillir sa fille. Il s'indigne également qu'une victime de harcèlement soit "condamnée à se taire à jamais" et mentionne le destin tragique du professeur Samuel Paty, tué en octobre dans les Yvelines.

Aujourd'hui, "Mila n'est plus scolarisé", critique-t-il. De son côté, l'armée assure continuer son travail avec le ministère de l'Education pour trouver une solution.