Ovidie 2:22
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Céline Brégand , modifié à
Benjamin Griveaux a retiré sa candidature aux municipales de Paris le 14 février dernier suite à la diffusion sur Internet de vidéos privées à caractère sexuel. Selon la réalisatrice Ovidie, invitée de "Culture Médias" vendredi, l'affaire Griveaux révèle que les Français ne savent pas ce qu'est le "revenge porn", ni que c'est interdit.
INTERVIEW

Après la diffusion sur Internet de vidéos privées à caractère sexuel, le candidat LREM à la mairie de Paris Benjamin Griveaux s'est retiré de la course aux municipales le 14 février. Le même jour, Ovidie publiait un billet sur Libération dans lequel elle expliquait qu'en se retirant, "Griveaux envoie un mauvais message". La réalisatrice explique au micro de Philippe Vandel, vendredi, que ce n'était pas à Benjamin Griveaux, victime de "revenge porn" selon Ovidie, de se retirer de l'espace médiatique.

"En se retirant de l'espace médiatique, on laisse la place à l'agresseur ou à la personne coupable. Et c'est finalement ce qui s'est passé", s'indigne Ovidie. Alexandra de Taddéo, qui avait reçu les vidéos de Benjamin Griveaux, et son compagnon Piotr Pavlenski, qui a revendiqué la diffusion de ces vidéos, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire le 18 février. Et ont occupé le paysage médiatique depuis le début de l'affaire. "Quelques jour plus tard, Alexandra de Taddeo s'est retrouvée à faire une interview fleuve très regardée sur M6", rappelle Ovidie.

"On ne s'en prend pas suffisamment au coupable"

"Ce qui me pose problème, c'est que quand je fais des interventions sur le 'revenge porn' en collège et en lycée, dans la plupart des établissements, c'est à la victime en général de partir, de quitter l'établissement parce que la situation est ingérable", constate la réalisatrice. "On ne s'en prend pas suffisamment au coupable", résume-t-elle.

Selon Ovidie, l'affaire Griveaux lui a fait "prendre conscience que les gens ne savaient pas ce qu'était le 'revenge porn' ni que la victime était la personne qui apparaissait sur ces images diffusées sans consentement. Il y avait une inversion victime-coupable". Elle rappelle qu'en France, "le 'revenge porn' est interdit", et que l'on est "complice quand on diffuse la vidéo et qu'on participe à une forme de harcèlement". Les personnes auteurs de 'revenge porn' peuvent recevoir des peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende.