Affaire François Thierry : une magistrate parisienne mise en examen pour "complicité de faux"

François Thierry est cet ancien patron des stups déchu de ces fonctions après des doutes sur la légalité des opérations qu'il avait menées.
François Thierry est cet ancien patron des stups déchu de ces fonctions après des doutes sur la légalité des opérations qu'il avait menées. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec Chloé Triomphe et AFP , modifié à
La magistrate Véronique Degermann est soupçonnée d'avoir couvert en 2012 une opération controversée menée par l'office anti-drogue et dirigée par François Thierry.

Une magistrate du parquet de Paris a été mise en examen mardi à Lyon pour "complicité de faux et usage de faux", soupçonnée d'avoir couvert en 2012 une opération controversée menée par l'office anti-drogue et dirigée à l'époque par François Thierry. Le juge reproche à Véronique Degermann d'avoir autorisé en avril 2012 la fausse garde à vue d'un gros trafiquant de drogue, afin que cet informateur privilégié du commissaire François Thierry pilote à distance une importante livraison de cannabis dans le sud de l'Espagne.

La magistrate a été "manipulée". "Elle conteste les faits qui lui sont reprochés", ont indiqué ses avocats, Me Jean Veil et François Saint-Pierre, qui ont annoncé "saisir la cour d'appel" pour contester cette mise en examen, invoquant "l'absence de tout élément intentionnel". "Elle affirme avoir été manipulée" par François Thierry, a souligné auprès d'Europe 1 Me Jean Veil. La procureure adjointe au parquet de Paris, âgée de 58 ans, a été mise en examen pour "complicité de faux et d'usage de faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique", a précisé le parquet de Lyon, confirmant les informations des avocats. Véronique Degermann avait agi avec un autre magistrat, David Peyron, ancien juge des libertés et de la détention (JLD), qui doit comparaître prochainement.

François Thierry placé sous le statut de témoin assisté. A la tête de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) de 2010 à 2016, François Thierry assure pour sa part que le parquet de Paris était parfaitement au courant de ces livraisons surveillées, destinées à démanteler des filières, et de l'utilisation de l'informateur. Placé sous le statut de témoin assisté le 20 décembre pour d'autres faits, François Thierry sera prochainement amené à s'expliquer sur l'épisode espagnol.