L'ex-patron des "Stups" François Thierry perd son statut d'officier de police judiciaire

François Thierry est mis en examen depuis fin août pour complicité de trafic de stupéfiants.
François Thierry est mis en examen depuis fin août pour complicité de trafic de stupéfiants. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP
L'ex-patron des "Stups" François Thierry, mis en examen, a perdu mardi son habilitation d'officier de police judiciaire en raison de "manquements" aux obligations de loyauté.

L'ex-patron de la lutte antidrogue François Thierry, visé par une procédure disciplinaire, a été sanctionné : la procureure générale de Paris vient de lui retirer son habilitation d'officier de police judiciaire en raison de "manquements" aux obligations de loyauté, a annoncé mardi le parquet général dans un communiqué. La procureure générale de Paris Catherine Champrenault, "après avoir recueilli les observations" de l'ancien patron de l'office de lutte antidrogue (Ocrtis), "a décidé de procéder au retrait de l'habilitation d'officier de police judiciaire" du commissaire-divisionnaire, précise le communiqué.

Plus de gardes à vue ni de perquisitions. "Au regard des éléments de la procédure, la procureure générale a considéré que les manquements établis entachaient gravement et durablement sa confiance", a justifié le parquet général. Concrètement, le policier qui a été muté à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) en 2016, ne peut plus procéder à des gardes à vue ou à des perquisitions. La magistrate avait convoqué François Thierry les 20 et le 21 septembre dans le cadre de cette procédure qui relève de son pouvoir de surveillance des officiers de police judiciaire. Entendu pendant une quinzaine d'heures au total, le commissaire avait dû s'expliquer sur d'éventuels "manquements graves aux obligations de loyauté à l'égard de la justice", selon la source proche du dossier.

Accusé de complicité de trafic de stupéfiants. La magistrate avait lancé cette procédure après la mise en examen du policier le 24 août pour "complicité de trafic de stupéfiants" dans l'affaire de la saisie suspecte de 7 tonnes de cannabis en octobre 2015 à Paris. La justice avait découvert que la drogue était arrivée en France dans le cadre d'une livraison surveillée opérée par l'Ocrtis avec l'aide d'un informateur important de "l'office", considéré comme un trafiquant de drogue de haut vol. Le policier est soupçonné d'avoir dissimulé des informations importantes à la justice, dont le rôle-clé de cet informateur qu'il gérait en direct. Il affirme au contraire que les magistrats étaient au courant des méthodes d'infiltration de l'Ocrtis.