Publicité
Publicité

Affaire Dreyfus : Emmanuel Macron instaure une journée de commémoration le 12 juillet pour la réhabilitation du capitaine

Europe 1 - Mis à jour le . 2 min
Affaire Dreyfus : Emmanuel Macron instaure une journée de commémoration le 12 juillet pour la réhabilitation du capitaine
Emmanuel Macron © Alastair Grant / POOL / AFP

Selon un communiqué de l'Elysée, Emmanuel Macron a décrété le 12 juillet comme journée de commémoration pour la réhabilitation du capitaine Alfred Dreyfus, accusé à tort de haute trahison en 1894. Une manière d’honorer sa mémoire et de rappeler le combat contre l’antisémitisme, 90 ans après sa mort.

À l’occasion du 90e anniversaire de la mort d’Alfred Dreyfus, l’Élysée a annoncé ce samedi la création d’une journée nationale de commémoration le 12 juillet, date de sa réhabilitation officielle en 1906. Le président Emmanuel Macron entend par ce geste rappeler l’importance de la justice et de la lutte contre l’antisémitisme.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Désormais, chaque 12 juillet, se tiendra une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme. Ainsi, Alfred Dreyfus et ceux qui combattirent à travers lui pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité continueront d’être l’exemple qui doit inspirer notre conduite", a détaillé le chef de l'Etat.

En 1894, Alfred Dreyfus, capitaine juif de l’armée française, est accusé à tort de trahison. Condamné à la déportation au bagne de l’île du Diable, en Guyane, il subit cinq années de détention dans des conditions inhumaines. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une affaire qui divisa la France

Son procès, nourri par un antisémitisme virulent, divise profondément la société française. Grâce à l’engagement d’intellectuels comme Émile Zola, l’affaire est réexaminée, révélant falsifications et mensonges. En 1906, Alfred Dreyfus est réhabilité, réintégré dans l’armée, puis promu lieutenant-colonel avant de servir durant la Première Guerre mondiale.

Une reconnaissance encore incomplète

Malgré sa réhabilitation, Alfred Dreyfus n’obtiendra jamais la revalorisation complète de sa carrière. En 2006, Jacques Chirac avait reconnu publiquement que "justice ne lui a pas complètement été rendue".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Aujourd’hui, Emmanuel Macron prend acte de cette mémoire inachevée : "Jusqu’à la fin de sa vie, il considéra comme injustes les conditions de sa réintégration. Mais il resta fidèle à la République comme à sa personne". Le président a toutefois écarté les appels à une panthéonisation de Dreyfus. 

Vigilance face aux “vieux démons”

Dans sa déclaration, Emmanuel Macron avertit : "La filiation des antidreyfusards, antirépublicains et antisémites du XXe siècle ne s’est jamais éteinte. Il faut toujours faire preuve de vigilance contre ces vieux démons".

La suite après cette publicité

Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Si cela marque une baisse de 24 % par rapport à 2024, ces chiffres restent deux fois supérieurs à ceux de 2013. Le contexte donne tout son sens à cette nouvelle commémoration.

Vers une reconnaissance militaire

L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité en juin une proposition de loi portée par Gabriel Attal, élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Le texte doit encore être approuvé au Sénat.

L’entourage du président a toutefois précisé que sa priorité restait "de faire vivre les valeurs du dreyfusisme".