Jonathann Daval, jugé devant la Cour d'assises de la Haute-Saône pour le meurtre de sa femme Alexia en 2017, a du être emmené aux urgences après s'être évanoui pendant l'audience. "Jonathann Daval a fait un malaise et compte tenu du fait qu'il ne se remet pas, il est parti en véhicule médicalisé pour être examiné aux urgences", a déclaré le président de la cour d'assises Mattieu Husson. Un point sera fait jeudi matin à 9h pour voir si le procès peut se poursuivre.
Des excuses à l'égard des parents, des gendarmes et de la France
Auparavant il a présenté mercredi soir ses "excuses", ajoutant aussitôt que ce qu'il avait fait n'était "pas excusable", s'est adressé aux parents d'Alexia Daval qui ont tous les deux pris la parole." C'est peut être pas adapté, mais je voudrais d'abord avoir des excuses, même si c'est pas excusable ce que j'ai fait", a déclaré Jonathann Daval, 36 ans, la voix étranglée par l'émotion. "Je leur ai enlevé leur fille, je leur ai menti", a-t-il ajouté à l'adresse des parents d'Alexia, qui l'avaient exhorté auparavant à dire la "vérité". Ses excuses englobent également "l'histoire du complot qui a détruit votre vie et la vie de ma famille à qui j'ai menti aussi".
Il a également évoqué "les gendarmes aussi, à qui j'ai menti, qui ont dû refaire des recherches supplémentaires". "J'ai menti à la France aussi", a dit le trentenaire dont le visage de veuf éploré s'était affiché pendant trois mois dans les médias, avant son interpellation en janvier 2018. "C'est pas pardonnable ce que j'ai fait, mais voilà, je suis quand même en train de le dire", a-t-il ajouté.
Un récit des faits similaires à celui livré pendant l'instruction
Jonathann Daval a ensuite décrit la nuit du 27 au 28 octobre 2017 où il a tué son épouse, sur fond de tensions très fortes au sein du couple. Il a maintenu la version livrée en fin d'instruction : "elle me demande un rapport (sexuel) que je refuse. Ensuite il y a des réflexions sur moi, sur mon comportement, je ne suis pas là pour elle...", a-t-il commencé. "Moi ce que je fais d'habitude... fuir le conflit, partir de la maison... Là une dispute a commencé et qui se termine dans les escaliers, où je l'ai frappée, étranglée", a poursuivi l'accusé.
Ensuite, il dit avoir mis le corps de sa femme dans son véhicule professionnel puis avoir pris la route le matin suivant "pour l'emmener dans un bois, mettre le feu au corps", puis se "faire un alibi". Alors que l'audience se poursuivait Jonathann Daval s'est évanoui. L'audience a donc été suspendue et l'accusé a été envoyé aux urgences.