immobilier Paris 1:21
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Maud Descamps, édité par Pauline Rouquette
La ville de Paris lance mardi sa première opération de commercialisation en bail réel solidaire (ou bail emphytéotique). Déjà possible dans plusieurs villes de France, ce principe consiste à acheter les murs d'un logement et de laisser à la mairie la propriété du sol, permettant de réduire drastiquement le prix. 

Devenir propriétaire pour 30, 40, voire 50% moins cher que les prix du marché ? Oui, c'est possible, et ça existe déjà dans plusieurs villes de France. Il s'agit d'acheter les murs, mais pas le terrain. Une pratique au nom barbare : le bail emphytéotique - plus connu sous le nom de bail solidarité -, qui séduit de plus en plus de communes comme Rennes, Lille ou encore Espelette, dans les Pyrénées Atlantique. Et mardi matin, c'est à Paris que les premières ventes de ce type ont lieu.

Faciliter l'accès à la propriété des classes moyennes et modestes 

400.000 euros pour un appartement de 80m2 au cœur du 14e arrondissement : en temps normal, il faudrait débourser le double. Attention, à ce prix cassé vous achetez les murs de votre logement pour une durée de 99 ans, mais la mairie, elle, reste propriétaire du sol. Vous avez donc le droit de revendre à tout moment, mais à certaines conditions. "Vous pouvez le revendre ou le transmettre", explique Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris. "En revanche, vous le revendez au prix auquel vous l'avez acheté, revalorisé par l'inflation". Interdiction, donc, de faire une plus-value !

L'objectif affiché par les communes : maintenir une certaine mixité sociale dans le centre-ville. Lille est une ville pionnière en la matière. "Quinze premiers acquéreurs sont entrés dans les lieux depuis septembre 2020", explique Stanislas Dendievel, adjoint à l'urbanisme. "L'idée c'est vraiment que des familles modestes - de 1 à 3 Smic - puissent devenir propriétaires d'une maison avec jardin ou d'un appartement pour un montant stable et dans la durée".

Attention, cependant : pour pouvoir prétendre à ce type de logement, il faut répondre à de nombreux critères, comme ne pas dépasser un certain seuil de revenus.