Des professeurs de l'établissement avaient été accusés d'islamophobie. 1:31
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Virginie Riva, édité par Antoine Terrel
Les rapporteurs de l'Inspection générale de l'Éducation reprochent aux élus étudiants ayant lancé les accusations d'islamophobie contre deux professeurs leur méconnaissance du droit au respect de la vie privée et de l'exercice des libertés individuelles. Et réclame des mesures disciplinaires. 

Plus de deux mois après les faits, l'Inspection générale de l'Éducation a rendu son rapport d'enquête à la ministre Frédérique Vidal concernant l'affaire de Sciences Po Grenoble, où des étudiants avaient accusé d'islamophobie deux professeurs de l'établissement début mars. Un rapport qui accable les élus de l'Union syndicale. 

Les rapporteurs évoquent de la part de ces élus étudiants un manque d'intérêt en matière de droit au respect de la vie privée ou d'exercice des libertés individuelles. Une attitude problématique, selon eux, pour des étudiants engagés dans un cursus de sciences politiques.

Une campagne virulente sur les réseaux sociaux

Le rapport éclaire sur la naissance de l'affaire : tout commence en novembre, lorsque des dissensions font jour entre deux enseignants au sein d'un groupe de travail chargé de préparer une semaine pour l'égalité et la lutte contre les discriminations. L'un des deux professeurs qui sera mis en cause par la suite refuse alors d'employer le mot "islamophobie" dans l'intitulé d'une journée de débats.

C'est lors de la rentrée de janvier que les syndicats s'emparent de l'affaire avec une campagne virulente contre le professeur en question sur les réseaux sociaux et contre l'un de ses soutiens, allant jusqu'à lancer un appel à témoignages adressé aux étudiants de son cours sur l'islam pour dénoncer d'éventuels propos islamophobes et à demander la suspension de ce cours.

Frédérique Vidal demande des sanctions disciplinaires

La direction tente bien d'apaiser les choses, mais sans jamais rappeler la gravité de l'accusation d'islamophobie. Alors que pour les rapporteurs, aucun propos du professeur mis en cause ne tombe sous le coup de la loi. La mission réclame donc des mesures disciplinaires fortes pour les étudiants représentants syndicaux. Une demande relayée par la ministre Frédérique Vidal.