Sciences Po Grenoble 1:32
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Jean-Luc Boujon, édité par , modifié à
Les deux professeurs de Sciences Po Grenoble qui ont été publiquement accusés d'islamophobie bénéficient désormais d'une protection policière, même si l'un d'entre eux assure à Europe 1 ne pas avoir été menacé. Dans le même temps, les responsables locaux de l'Unef renvoient au gouvernement la responsabilité de cette polémique.
REPORTAGE

Après avoir dénoncé il y a quelques semaines "l'islamo-gauchisme qui gangrène l'université", Frédérique Vidal est l'invitée d'Europe 1, mercredi matin. La ministre de l'Enseignement supérieur aura l'occasion de revenir sur l'affaire qui secoue actuellement Sciences Po Grenoble, où les noms de deux professeurs de l'IEP ont été écrits sur les murs de l'établissement, accolés aux mentions "fascistes et islamophobes". Des accusations relayées par des associations étudiantes, mais dénoncées lundi par la direction de Sciences Po Grenoble. Sur place, les nerfs sont toujours à vif.

L'un des professeurs "incrédule"

Depuis mardi, la sécurité a été renforcée devant l'IEP, avec plus de vigiles et plus de contrôles d'identité à l'entrée, ce qui était une demande de tous les professeurs de l'établissement. Quant aux deux enseignants accusés d'islamophobie et dont les noms ont été jetés en pâture, ils bénéficient depuis mardi d'une protection policière.

"Ça me laisse incrédule", assure à Europe 1 Klaus Kinzler, l'un de ces professeurs. "Je n'ai pas eu la moindre menace. Pas un seul coup de fil, rien, personne ne me veut du mal pour l'instant. Je pense aussi, fondamentalement, que ça n'intéresse pas les islamistes. C'est un débat trop académique."

Un parallèle "ignoble", selon l'Unef

Ce professeur n'a pas souhaité dialoguer avec l'organisation étudiante Unef, qui a relayé sur les réseaux sociaux les accusations d'islamophobie. Lundi, la direction nationale de l'Unef a pris ses distances avec cette initiative.

"Nous, on a eu une communication maladroite, mais on trouve ça absolument ignoble de faire le parallèle avec Samuel Paty", s'insurge de son côté Quentin, le responsable grenoblois de l'Unef. "En réalité, ça s'inscrit dans une campagne qui est menée par le gouvernement, par Gérald Darmanin, par Emmanuel Macron et par Frédérique Vidal. Elle consiste à attribuer aux organisations syndicales progressistes la responsabilité de crimes absolument atroces. On trouve cela absolument ignoble." L'heure n'est donc pas encore à l'apaisement.