Mohammed Moussaoui est le président du CFCM. 1:04
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avec AFP , modifié à
Saluée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui y voit une "avancée très significative", la charte doit maintenant être approuvée par l'ensemble des fédérations du CFCM avant d'être transmise au président de la République Emmanuel Macron.

Les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont annoncé samedi avoir trouvé un accord sur une "charte des principes" de l'islam de France voulue par l'exécutif, qui réaffirme notamment l'égalité hommes-femmes et la "compatibilité" de la foi musulmane avec la République.

Cette charte, à l'origine d'une crise au sein du CFCM, a été présentée samedi à Gérald Darmanin lors d'une réunion à Beauvau avec les responsables des trois principaux courants de l'organisation. Le ministre de l'Intérieur a salué une "avancée très significative" et un engagement contre "l'islam politique". 

Le texte doit maintenant être validé par l'ensemble des fédérations du CFCM avant d'être transmis à Emmanuel Macron et de lancer la restructuration de l'islam de France, poussée par l'exécutif, qui doit aboutir à la création d'un conseil national des imams (CNI).

Des discussion agitées

Cette charte avait été demandée aux dirigeants du CFCM mi-novembre par le président de la République dans la foulée de son offensive contre le "séparatisme" et l'islam radical. La pression sur les instances musulmanes s'était renforcée avec l'attentat contre Samuel Paty mi-octobre et dans la basilique de Nice quinze jours plus tard. Mais cette initiative avait provoqué une grave crise au sein de l'instance représentative des musulmans. Fin décembre, le recteur de la grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, avait claqué la porte des discussions sur la charte et le futur CNI en pointant du doigt l'influence d'une "composante islamiste" au sein du CFCM.

Selon le communiqué du CFCM publié samedi, le texte scelle un accord "sur la compatibilité de la foi musulmane avec les principes de la République, sur le rejet de l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques, sur la non-ingérence des Etats dans l’exercice du culte musulman en France, sur le principe de l’Egalité Homme-Femme et sur le rejet de certaines pratiques coutumières prétendument musulmanes".