A69 : après la reprise du chantier, la crainte des patrons et des salariés face aux menaces des opposants
Après la reprise du chantier A69, la sécurité des salariés et du matériel présent le long du tracé pose question. Les opposants au projet ont déjà dégradé des engins de chantier et menacés des salariés depuis le début du projet autoroutier. Du côté des patrons du BTP, la riposte s'organise.
Le chantier de l'A69, qui doit relier prochainement Castres à Toulouse, reprend enfin après plusieurs semaines d'arrêt. Mais ce n'est pas pour autant que l'inquiétude retombe du côté des entreprises participant aux travaux.
De fortes tensions avec les militants opposés à l'autoroute pouvant amener à des dégradations des engins sont redoutées dans les rangs des entreprises de BTP. C'est le cas de ce sous-traitant qui souhaite garder l'anonymat. Il redouble de vigilance depuis l'annonce de la reprise du chantier et craint pour ses nombreux engins.
Des dizaines de salariés agressés depuis le début du chantier
"On a pour 6 ou 7 millions d'euros de matériel. Donc une structure comme la nôtre ne résistera pas à un cas d'attaque des opposants", confie-t-il au micro d'Europe 1. Et ce n'est pas de la paranoïa, car une centaine d'ouvriers ont déjà été agressés depuis le début du chantier.
"Il y a eu des projectiles qui ont été jetés en direction de nos salariés. Si vous passez à proximité d'eux, vous vous faites forcément insulter de salauds, de fachos... Il y a cette crainte avec ce retour du chantier", poursuit-il.
Patrons et salariés se préparent donc au pire. "On a prévu des plans en cas d'attaque. Je ne peux pas tout vous dire, mais on veut tuer personne. On se prépare à repousser les assauts des opposants", explique-t-il, sans donner plus de détails.
"Ce sont des 'escrologistes'"
Pour ce patron, les actions des opposants sont en contradiction avec leurs convictions. "Ce sont des 'escrologistes', comme je les appelle. C'est juste une escroquerie monumentale. Ils sont tous sauf écologistes. L'écologiste fait tout sauf détruire le matériel, ce n'est pas entendable", s'agace-t-il.
En plus de cette reprise du chantier, la fin annoncée des ZFE (Zone à Faibles émissions) pourrait échauder encore davantage le camp des opposants au projet.