À Rennes 1, des syndicats étudiants dénoncent l'organisation d'"examens télésurveillés"

Université examens coronavirus
Pour se défendre, l'université Rennes 1 explique qu'il s'agit "d'une modalité marginale d'évaluation". Photo d'illustration. © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP
L'université de Rennes a demandé à certains de ses étudiants d'installer un logiciel pour surveiller leur activité pendant des épreuves à distance. Les syndicats étudiants dénoncent "des pratiques pédagogiques non seulement critiquables mais néfastes".

L'organisation d'examens en ligne avec télésurveillance à l'université de Rennes 1 fait l'objet de critiques de la part de plusieurs syndicats étudiants : ils dénoncent un "dispositif intrusif" générateur de stress, a appris l'AFP mercredi. Quatre syndicats étudiants, dont Solidaires, ont condamné cette nouvelle modalité d'examen, prévue dans le cadre du basculement à distance des partiels du second semestre, dénonçant "l'intrusion dans la vie privée des étudiant-e-s" qu'elle représente.

"En voulant à tout prix préserver une 'valeur du diplôme', la présidence s'est engouffrée dans des pratiques pédagogiques non seulement critiquables mais néfastes", indiquent ces syndicats étudiants dans un communiqué.

Une centaine d'étudiants concernés

De son côté, l'université Rennes 1 explique qu'il s'agit "d'une modalité marginale d'évaluation" qui ne concerne que cinq épreuves et une centaine d'étudiants de niveau master. "La plupart des évaluations seront écrites et non surveillées, sous la forme de rendus de travaux ou d'évaluations en ligne, orales et, à titre exceptionnel, surveillées à distance", précise le communiqué.

L'université a ainsi prévu "d'expérimenter sur un petit panel d'étudiants, après consentement des étudiants, la télésurveillance des examens comme un des outils pouvant jouer un rôle dans la sécurisation des examens en ligne", indique-t-elle. Il s'agit notamment de garantir "une meilleure équité de conditions pour composer et limiter les tentatives de fraude".

"Une entreprise privée propose une plate-forme qui permet cette télésurveillance d'examens via la caméra de l'élève sur son ordinateur", a indiqué Erwan Hallot, vice-président de la commission de la formation et de la vie universitaire.

L'annulation des examens en ligne demandée

Les syndicats étudiants réclament une annulation des examens en ligne et une "neutralisation" du second semestre, faisant état d'une "détresse psychologique accentuée par le confinement chez les étudiants".

L'université rappelle de son côté qu'elle a "acheté et livré à domicile 150 ordinateurs portables pour répondre aux besoins urgents d'étudiants en précarité numérique" et débloqué "une aide forfaitaire de 50 euros aux étudiants disposant d’une connexion internet limitée".