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Charles Guyard, édité par Romain David , modifié à
Afin d’assurer, malgré le confinement, le bon déroulement des examens, l’université de Rennes demande à ses étudiants d’installer un logiciel qui permettra de surveiller leurs activités pendant les épreuves, et ainsi de s’assurer qu’il n’y a eu aucune tricherie. Mais ce dispositif soulève des inquiétudes quant au respect de la vie privée.

Confinement oblige, il est impossible pour les étudiants de passer un examen dans des conditions classiques, collectivement et en classe. Face à ces contraintes imposées par la crise du coronavirus, l'université de Rennes a opté pour un dispositif permettant de surveiller ses étudiants à distance. Ceux-ci plancheront donc de chez eux, mais dans une ambiance très... orwellienne. 

Webcam allumée pour s’assurer de l’identité de la personne, et logiciel à installer pour vérifier que l’élève ne va pas dénicher les bonnes réponses sur internet : voilà les conditions dans lesquelles certains étudiants rennais vont passer leurs examens. De chez eux, mais sous très étroite surveillance donc. Malo Leborgne, du syndicat Solidaire, ne cache pas son inquiétude : "Ce sont des logiciels qui ont la caractéristique d’être extrêmement intrusifs, possiblement des logiciels de surveillance vidéo, dans nos chambres, nos appartements, nos vies privés, avec très peu de garanties, si ce n’est la parole de l’université", alerte-t-il auprès d’Europe 1.

"Nous n’avons pas d’autres solutions" 

Les données collectées serviront non pas en direct, mais a posteriori, pour constater ou écarter une éventuelle tricherie. Pour Caroline Tahar, maître de conférences et directrice déléguée à la formation à Rennes 1, c’était la seule alternative. "Quand on fait passer des épreuves dans une salle, vous avez une surveillance. Il est stressant de le faire en ligne, mais nous n’avons pas d’autres solutions", plaide-t-elle. "Soit on ne les évalue pas et on dégrade la qualité du diplôme, soit on évalue et on met en place une surveillance sur quelques épreuves."