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À Nice, les gros bateaux de croisière devenus indésirables, inquiétudes des commerçants

Frédéric Michel (correspondant dans le Sud-Est), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : - Mis à jour le . 2 min
Lénaïg Monier.

Europe 1 Matin

Lénaïg Monier

Le maire de Nice et président de la Métropole, Christian Estrosi, a signé un arrêté interdisant les immenses navires qui font parfois plus de dix étages et ressemblent à des HLM flottants de naviguer à proximité de la ville. Sur place, les commerçants redoutent un important manque à gagner.

Les gros bateaux de croisière ne sont plus les bienvenus à Nice. Le président de la Métropole, Christian Estrosi, a signé l’arrêté interdisant ces immenses navires qui font parfois plus de dix étages et ressemblent à des HLM flottants. Mais sur la Côte d’Azur, tout le monde n’applaudit pas cette initiative. Certains commerçants et élus de stations balnéaires s’inquiètent.

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Un important manque à gagner pour les commerçants

Si quelques bateaux croisent au large de la Côte d’Azur en ce mois de janvier, ce n’est pas encore la saison des croisières. Sur la terrasse presque vide du restaurant où il travaille à Villefranche-sur-Mer, Laurent, un serveur, voit chaque année près de 70 bateaux mouiller au large et déverser son flot de touristes.

Avec cette interdiction pour les grandes unités de plus de 180 mètres d’accoster ou de transférer par barque les croisiéristes du monde entier, il redoute pour l'ensemble du commerce local un important manque à gagner. "Je peux faire une moyenne de 30 couverts par jour et dès qu'il y a un bateau de croisière qui arrive, on fait le triple", indique-t-il à Europe 1.

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Comme d’autres commerçants de Villefranche-sur-Mer, commune balnéaire de la métropole niçoise, il estime que le maire de la commune a déjà fait les efforts nécessaires. "Des gros bateaux, avant, on en avait presque tous les jours et là, le maire a régulé pour que ce soit moins intense deux fois par semaine. C'est un bon compromis pour le commerce et l’environnement", souligne-t-il.

Estrosi favorable aux croisières "de petites unités"

Dans le Vieux Nice aussi, les commerçants s'interrogent sur cette décision d’interdire le débarquement et l’embarquement des plus grosses unités de croisière, et de n’autoriser que celles qui n’excèdent pas une capacité maximale de 900 passagers.

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L’employée d’une boutique de souvenirs précise : "Ils sortent du bateau, ils ont la visite guidée et après ils ont quartier libre pour faire leurs achats et bien sûr, ils achètent." Sur le cours Saleya, un peintre qui vend ses tableaux et dessins, avoue être sceptique quant à une telle décision. "Et oui, ça amène les Américains, ça amène du tourisme", remarque-t-il.

Le président de la métropole et maire de Nice, Christian Estrosi, assume, mettant en avant l'impact du tourisme sur l'environnement et la santé. Il a signé vendredi l’arrêté métropolitain actant ces mesures. "J'ai toujours dit que je voulais un tourisme choisi et pas un tourisme subi. Il y aura toujours des croisières, mais des croisières de petites unités qui vont de 150 à 180 mètres, 700 à 800 personnes, et qui en même temps sont celles qui consomment. C'est ce que nous voulons privilégier et pas les grosses unités low-cost de plus de 900 personnes, qui gardent leur moteur en marche avec les fumées qui ne sont pas sans conséquences en matière de santé", appuie l'élu. 

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En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les croisières rapporteraient chaque année près de 600 millions d'euros.