Vers la fin des visiteurs médicaux ?

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Un rapport de l'Igas propose une refonte de ce métier exercé par 18.000 personnes

Dans son rapport publié mardi, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) propose de supprimer les visiteurs médicaux, après avoir invité à mieux surveiller les effets secondaires des médicaments. Un véritable tremblement de terre dans l’industrie pharmaceutique.

Aujourd’hui, 18.000 visiteurs médicaux travaillent en France. En 2004, ils étaient 24.000, et devraient être 16.000 d’ici trois ans. Leur travail consiste à effectuer le lien entre les entreprises pharmaceutiques et les médecins.

Cela peut être d’ordre médical, pour faire remonter les effets secondaires des médicaments, mais aussi, et surtout, d’ordre commercial. Le visiteur médical prospecte auprès des médecins pour promouvoir certains médicaments plutôt que d’autres. C’est ce point qui déplaît à l’Igas, qui souhaite limiter le pouvoir de l’industrie pharmaceutiques sur les prescripteurs d’ordonnance.

"Une suppression inconcevable"

Le rapport explique comme suit les raisons d’une telle préconisation : "La mission estime qu’il n’y a pas d’alternative à la suppression de la visite médicale comme les tentatives de régulations menées depuis quelques années l’ont montré".

L’Igas propose d’accompagner cette mesure d’une baisse "à due concurrence du prix des médicaments". Des idées qui ne plaisent pas aux principaux acteurs du secteur pharmaceutique. "La France serait le seul pays au monde à s’en passer. Et elle projetterait une image très négative en termes de liberté des entreprises et d’attractivité dans le domaine médical", s’émeut Christian Lajoux, président du Leem, le syndicat de l’industrie pharmaceutique, dans les colonnes du Figaro. "Une suppression de la visite médicale est inconcevable".

Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, devrait présenter une refonte du métier de visiteur médical mais pas sa suppression dans sa réforme du système médical. Après l’affaire du Mediator, dont l’Igas avait pointé les "mensonges" de Servier, l’inspection générale met une nouvelle fois la pression sur le ministre.