Procès Heaulme : c'est la "suite logique"

Francis Heaulme sera jugé en cour d'assises pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz.
Francis Heaulme sera jugé en cour d'assises pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz. © MAX PPP
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Frédéric Frangeul avec Simon Ruben , modifié à
L’ex-gendarme Abgrall se réjouit de la décision de justice dans l’affaire de Montigny-lès-Metz.

Une décision cohérente. Il a été le premier à suspecter la présence de Francis Heaulme sur les lieux du crime après la mort de deux enfants à Montigny-lès-Metz, en 1986. L'ancien gendarme Jean-François Abgrall, qui a arrêté le tueur en série en 1992, pour un autre dossier, n'est donc pas surpris par la décision de la cour d’appel de Metz de renvoyer Francis Heaulme devant les assises pour cette affaire. "C'est une suite logique par rapport aux éléments qu'il y avait dans cette affaire", affirme-t-il au micro d’Europe 1.

"C'est une suite logique" :

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Des délais très longs. Dans l’affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz, où deux enfants ont été retrouvés sauvagement assassinés près d’une voie ferrée en 1986, Patrick Dils a été condamné à deux reprises avant d’être libéré en 2002. Il a passé au total quinze années derrière les barreaux. Depuis, des éléments incriminant Francis Heaulme ont conduit la justice a rouvrir le dossier. "Il est clair que les délais ont été extrêmement longs entre le moment où ces éléments ont été connus de la justice, en 1997, et aujourd'hui, date du renvoi de Francis Heaulme en cour d'assises", regrette Jean-François Abgrall.

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Des pièces ont certes disparu... Les années perdues avec l’erreur judiciaire qui a frappé Patrick Dils pourraient peser lourds lors du nouveau procès. "Entre temps, tout ce qui touchait à l'affaire Patrick Dils s'est évaporé. Des pièces à conviction du double meurtre, telles que des pierres ou des vêtements qui auraient pu être exploités par la police technique et scientifique", explique Jean-François Abgrall. Pour le gendarme, la partie s’annonce serrée. "On va se retrouver avec un dossier comportant des déclarations de Francis Heaulme qu'on connaît, et très peu d'éléments matériels", admet-il.

…Mais il reste des éléments à charge. Néanmoins, "de nombreux éléments pèsent à charge contre Francis Heaulme", assure Jean-François Abgrall.  Un exemple ? "Vous et moi, on est incapable de faire la description de la scène de crime. Lui, en revanche, il est très au courant, pour quelqu'un qui n'est concerné", remarque Jean-François Abgrall. Avant de préciser : "Il est capable de faire le croquis des lieux avec des accès qui mènent directement aux corps, ce que Patrick Dils n'a pas été fichu de faire".