Les confidences de Maxime Brunerie

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avec Nicolas Poincaré , modifié à
- Maxime Brunerie revient, sur Europe 1, sur le jour où il a tiré sur Jacques Cirac.

Il est l’homme qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac. Le 14 juillet 2002, Maxime Brunerie, 25 ans, vise le président de la République lors du défilé sur les Champs Elysées avant de tenter de se tirer une balle dans la tête. Il raconte cette journée du 14 juillet 2002, dans une interview exclusive accordée à Nicolas Poincaré pour Europe 1, à l'occasion de la sortie de son livre Une vie ordinaire, je voulais tuer Jacques Chirac,

Ce jour là "je remonte les Champs-Elysées avec cette arme dans un emballage de fortune", raconte Maxime Brunerie, libéré au bout de sept ans de prison au gré des remises de peine. "Je suis complètement déconnecté de la vie. Je regarde les choses sans les voir, je vois sans les regarder. C’est comme s’il y a avait une sorte de voile qui recouvrait tout", se souvient-il.

"Je sors l’arme, j’épaule, je tire"

"Là c’est fini, il n’y a plus rien qui compte. J’avais donc pris la décision quelques semaines avant, de me suicider et dans une espèce de délire mégalomaniaque, de tuer le président de la République avant de mettre fin à mes jours", poursuit l’ancien sympathisant d’extrême droite, âgé de 33 ans.

Jacques Chirac est alors debout sur un véhicule militaire. Maxime Brunerie est un peu en retrait de la foule. Il décide de se lancer. "Je sors l’arme, j’épaule, je tire", explique-t-il. "Je ne sais même pas à cet instant, puisque l’acte est fait dans la précipitation, si j’ai Jacques Chirac dans le viseur. Le coup de feu part".

"J’ai Jacques Chirac dans le viseur", explique Maxime Brunerie :

A ce moment-là, Maxime Brunerie ignore qu’il a manqué sa cible. "Je l’ai su plus tard. Moi dans la précipitation, je tire. Tout de suite, je recharge l’arme, j’essaye de la retourner contre moi et là je ne trouve pas la gâchette", se remémore-t-il.

"J’espère un jour que vous me pardonnerez"

"Et là, je suis désarmé. Le cri des gamins fait partie des choses un peu difficiles que je retiens autour de moi. Je me retrouve avec des tonnes de badauds sur moi, complètement immobilisé, avant que les CRS ne viennent m’embarquer dans le camion", précise Maxime Brunerie. "Avec le recul, je trouve scandaleux de pouvoir déclarer ceci puisqu’il y avait une vie humaine en jeu, à savoir celle de Jacques Chirac", analyse-t-il.

"Deux ou trois jours après mon arrestation, je lui ai écrit une lettre assez courte qui se terminait par j’espère un jour que vous me pardonnerez. Peut-être qu’un jour j’aurai une réponse. J’espère", conclut-il.

Condamné à dix ans de prison en 2004 et libéré en 2009, Maxime Brunerie n’aspire désormais qu’à reprendre une vie normale aux côtés de Delphine, sa compagne.