Le retrait des prothèses PIP recommandé

Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a recommandé vendredi, "à titre préventif et sans caractère d’urgence", que le retrait des prothèses mammaires PIP soit proposé aux femmes qui les portent.
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a recommandé vendredi, "à titre préventif et sans caractère d’urgence", que le retrait des prothèses mammaires PIP soit proposé aux femmes qui les portent. © MAXPPP
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MLC avec AFP , modifié à
Le ministère de la Santé précise toutefois qu'il n'y a pas de risque accru de cancer.

L'annonce était attendue depuis le début de la semaine. Le ministère de la Santé va même plus loin que ce que les experts ont conseillé jeudi. Il a recommandé vendredi matin le retrait des implants mammaires PIP "à titre préventif et sans caractère d’urgence". Le ministère précise par ailleurs que l'avis scientifique rendu jeudi montre qu'il n'y a pas "de risque accru de cancer".

Une opération facultative et remboursée

L'explantation sera donc proposée à toutes les femmes porteuses de prothèses PIP "même sans signe clinique de détérioration de l'implant", indique le communiqué du ministère. Sa recommandation reste facultative et les femmes qui "ne souhaitent pas d'explantation, doivent bénéficier d'un suivi (...) tous les six mois", est-il précisé.

Jusqu'à présent, les autorités sanitaires recommandaient simplement aux femmes porteuses d'implants PIP de "consulter leur chirurgien ou médecin traitant" pour réaliser "des examens cliniques et radiologiques appropriés", afin de s'assurer de l'état de la prothèse.

Comme cela avait été annoncé, le ministère confirme que "les frais liés à cette explantation éventuelle (...) sont pris en charge par l'assurance maladie". En revanche, comme prévu, seules les femmes dont les prothèses avaient été posées dans le cadre d'une chirurgie reconstructrice pourront bénéficier du remboursement de nouvelles prothèses.

Le coût maximal pour la Sécurité sociale de ces opérations de retrait est estimé à une soixantaine de millions d'euros, a indiqué vendredi François Godineau, chef de service de la Direction de la Sécurité sociale. La secrétaire d'Etat à la Santé Nora Berra a par ailleurs appelé les chirurgiens esthétiques, qui vont réimplanter aux femmes des prothèses mammaires après leur avoir retiré celles du modèle PIP, à pratiquer "un tarif raisonnable".

Pas plus de risque de cancer

Le ministère tient tout de même à rassurer les 30.000 femmes porteuses d'implants PIP. "Il n'y a pas à ce jour de risque accru de cancer chez les femmes porteuses de prothèses de marque PIP en comparaison aux autres prothèses", assure un avis scientifique rendu jeudi au gouvernement par l'Institut national du cancer. Néanmoins, souligne le ministère, "les risques bien établis liés à ces prothèses sont les ruptures et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à des réactions inflammatoires, rendant difficile l'explantation".

Un numéro vert national d'information a été mis en place par le ministère de la Santé : 0800 636 636.