Le Minitel est mort, vive le Minitel

Le Minitel, plus de trente ans de souvenirs...
Le Minitel, plus de trente ans de souvenirs... © MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
30 ans après son lancement, ce célèbre outil de l'ère pré-Internet disparaît vendredi.

On a tous en nous des souvenirs associés au Minitel : certains y ont découvert les résultats du bac de leurs enfants, d'autres y consultaient les premières messageries roses, 3615 Ulla en tête. Surtout, qui n'a pas - dans les années 90 - cherché un numéro de téléphone ou une adresse au 3611?

Mais, avec l'extinction de ses derniers services de consultation samedi, le Minitel tire sa révérence. Son écran noir et blanc de 23 centimètres et son clavier minimaliste auront marqué les débuts de la culture numérique en France.

Le lancement du Minitel en France : 

De Mitterrand à 3615 Ulla

Pour beaucoup, la première image du Minitel remonte au 10 mai 1981 : à 20 heures ce soir-là sur les écrans de télévision, le visage de François Mitterrand, vainqueur de la présidentielle, s'affiche ligne par ligne… comme sur le Minitel, alors considéré comme ultra-moderne.

En mai 81, le visage de Mitterrand s'affiche en mode Minitel.

Très vite, le petit terminal en forme de cube devient familier de millions de Français. A son âge d'or, dans les années 90, il offre jusqu'à plus de 10.000 fournisseurs de contenus pour 26.000 services actifs. On utilise son annuaire téléphonique, bien sûr, mais on s'en sert aussi pour acheter un billet Air France ou SNCF.

3615 Ulla fût aussi célèbre pour ses affiches de pub.

Un "fleuron" français

Face à la concurrence du web, qui monte, qui monte, le Minitel se défend : il y a dix ans, on comptait encore neuf millions de Minitels en service en France. Mais son érosion a beau être lente, elle est inéluctable : fin 2011, il ne restait plus que 600.000 à 700.000 Minitels en circulation. Quelque 400.000 irréductibles s'acharnaient encore toutefois jusqu'à juin 2012 à utiliser celui que l'on présente parfois comme "l'ancêtre d'Internet".

Chez France Télécom, on reste fier de ce qui fût un "fleuron" français. Avec un regret, celui de ne pas avoir su rendre le modèle international… même si le Minitel a influencé certaines technologies utilisées aujourd'hui.