La baisse du salaire des patrons se précise

© MAX PPP
  • Copié
, modifié à
Jean-Marc Ayrault indique que la baisse "s'appliquera pour les contrats en cours".

C'était l'une des promesses de campagne de François Hollande. La baisse des rémunérations des grands patrons a été précisée par Jean-Marc Ayrault mardi. Alors que se tenait à Matignon une journée de consultation des partenaires sociaux, le nouveau Premier ministre a annoncé que la réduction des écarts de salaires concernerait les entreprises publiques comme privées et serait appliquée aux "contrats en cours".

L'écart réduit à une fourchette de 1 à 20

Le Premier ministre a précisé que l'écart salarial serait réduit à une fourchette de 1 à 20. "Je crois au patriotisme des dirigeants, qui peuvent comprendre que la crise suppose l'exemplarité des élites politiques et économiques", explique Jean-Marc Ayrault dans une interview à l'Express.fr.

La limitation des salaires des patrons s’annonce toutefois compliquée à mettre en place. Si les entreprises 100% publiques comme la SNCF, l’Office national des forêts ou le Commissariat à l’énergie atomique, rémunèrent de façon modérée leur patron, il n'en va pas de même pour certaines entreprises privées.

Comme le révélait récemment Le Parisien, quatre patrons du privé dépassent largement le seuil des de 335.600 euros annuels brut par an voulu par François Hollande. Le patron d'EDF Henri Proglio (1,6 million d'euros brut par an), Luc Oursel d'Areva (679.000 euros), Jean-Paul Bailly de La Poste (635.974 euros) et Pierre Graff d'Aéroports de Paris (616.834 euros) devront en effet revoir leur salaire largement à la baisse. Paradoxe : les patrons d'entreprises pourraient donc toucher moins que leurs subalternes.

Une mesure appliquée aux contrats en cours

Dans l'interview accordée à l'Express, Jean-Marc Ayrault précise que la réduction de l'écart de salaire s'appliquerait également aux contrats en cours. Durant la campagne présidentielle, Michel Sapin, alors chargé du programme présidentiel et devenu depuis ministre du Travail, avait au contraire affirmé que ces contrats ne seraient pas concernés. "C'est rare, comme ça, en cours de contrat, de baisser les salaires des uns et des autres, on est humains", avait-il dit le 9 mai.

"Les Français ont voté le 6 mai et les chefs d'entreprises sont respectueux du suffrage universel", relève désormais Jean-Marc Ayrault, rappelant que les rémunérations du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement avaient été baissées.

Cette promesse de campagne de François Hollande est programmée pour la fin mai, rapporte Le Monde. Elle devrait prendre la forme d'un décret, selon le calendrier annoncé pour la première année de sa présidence.