L'ex-maire de Vence condamné pour viol

Neuf ans de prison ont été requis contre Christian Iacono.
Neuf ans de prison ont été requis contre Christian Iacono. © MAXPPP
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avec Brigitte Renaldi , modifié à
Christian Iacono a été reconnu coupable du viol de son petit-fils et condamné à 9 ans de prison.

La peine infligée par la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône à l'ex-maire de Vence Christian Iacono est conforme aux réquisitions de l'avocat général. L'homme de 76 ans, qui n'a eu de cesse de se clamer innocent, a été condamné à 9 ans de prison.

A l'énoncé du verdict, Christian Iacono s'est effondré sur sa chaise. Gabriel, son petit fils, ne l'a même pas regardé. Il a quitté la salle d'audience sans commentaire ou presque. "Je suis soulagé", a-t-il tout simplement murmuré en laissant la parole à son avocat. " Ça fait onze ans que nous nous battons et enfin Gabriel est reconnu comme une victime", s'est félicité de son côté Me Stéphane Choukroun. "Il faut espérer que plus personne ne dira jamais qu’il est menteur ".

Plus personne sauf la propre grand-mère de Gabriel, Jeanine Iacono. " Je suis complètement révoltée", s'insurge-t-elle. "Il n’a que les menteurs qui gagnent en France ! Les gens honnêtes, ils sont en prison. C’est tout".

"Je n'ai jamais touché un enfant"

L'ancien maire de Vence est donc reparti en prison. Le doute ne lui a pas profité. Pour son avocat Me Gérard Baudoux, "il a eu l’attitude de quelqu’un devant qui la terre s’ouvre. Il a prononcé ces mots ’ce n’est pas possible. Je n’ai jamais touché un enfant. Je suis incapable de cela et a fortiori mon petit-fils'"

L’avocat général de la cour d’assises d’Aix-en-Provence avait requis mardi neuf ans d’emprisonnement. Le magistrat a jugé "parfaitement crédibles" les accusations portées par le petit-fils : "Gabriel Iacono a souffert un traumatisme lié à une agression sexuelle. Tous les experts le disent", a déclaré Roland Mahy. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés entre 1996 et 1998, dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans. L'accusation repose sur des rapports d'experts signalant l'existence, sur le corps de la victime, de cicatrices indicatives de sévices sexuels ainsi que sur les déclarations réitérées de Gabriel.

"Il ne peut pas dire la vérité"

L’avocat général a aussi estimé que le grand-père, réélu en 2008 à Vence avant de devoir démissionner sous menace de révocation du préfet, et soutenu tout au long de ses démêlés judiciaires par sa femme et sa fille, ne pouvait pas passer aux aveux. "Il ne peut pas dire ce qu'il a fait. Après avoir été presque tout, il deviendrait rien. Après avoir été un mari chéri, il deviendrait un mari haï. Christian Iacono n'a pas la force de se suicider socialement. Il ne peut pas dire la vérité", a déclaré le magistrat.

Mardi matin à l'audience, Christian Iacono avait de nouveau clamé son innocence : "j'irai jusqu'au bout, toute ma vie, pour que mes enfants et mes petits-enfants soient fiers de porter le nom Iacono", a-t-il affirmé.