Chartres veut emprunter à la Chine

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avec Fabien Cazeaux
Ne trouvant pas d’investisseur pour financer ses projets publics, la ville s’est tournée vers la Chine.

Crise de la dette oblige, les investisseurs sont plus difficiles à convaincre, tant et si bien que la ville de Chartres, en Eure-et-Loire, n’arrive pas à lever les fonds dont elle a besoin. Qu’à cela ne tienne, la municipalité a décidé de se tourner vers la Chine, qui regorge de liquidités et semble intéressée.

Les collectivités privées de prêts bancaires

Pour financer ses grands travaux, la ville de Chartres avait l’habitude de s’adresser aux banques et plus particulièrement à Dexia, spécialisée dans les prêts aux collectivités territoriales. Mais la crise est passée par là, rendant les banques plus méfiantes et faisant sombrer Dexia, en faillite.

Résultat, de nombreuses villes n’arrivent pas à financer leurs projets et certaines ont décidé de se rassembler pour emprunter. D’autres, dont Chartres, ont décidé d’aller chercher l’argent ailleurs.

"Les banques françaises ne suivent plus"

Cette ville de 40.000 habitants a besoin de trouver 300 millions d’euros pour mener ses projets à terme, notamment la rénovation de sa gare ferroviaire et la poursuite des travaux de construction de nouveaux HLM.

"Un parc d’exposition, un centre culturel et sportif, des réaménagements de quartier, de nouvelles cités administratives de la ville, une station d’épuration : c’est beaucoup de choses qui se réalisent et quand on fait le tour de table des banquiers, on s’aperçoit que les banques françaises ne suivent plus", regrette le maire de la ville, Jean-Pierre Gorges.

Chartres se convertit au chinois

Et le maire de poursuivre : "pour moi, ce qui est important, c’est que mes projets avancent : une station d’épuration, j’en ai besoin. Si je n’ai pas de réponse en France, j’irai voir les Chinois. J’irai chercher les solutions là où elles seront". Or l'élu a reçu il y a six mois une délégation d'investisseurs chinois qui ont affirmé sillonner la France à la recherche d'affaires à conclure avec des collectivités locales.

Jean-Pierre Gorges a donc sais l'occasion et envoyé son conseiller financier, Franck Masselus, en Chine pour discuter avec China Development Bank. Au dernières nouvelles, cette dernière semblait intéressée par l’opération et n'a pas imposé une clause fréquente de la part de la Chine : que les travaux soient effectués par des entreprises chinoises. Chartres espère obtenir le déblocage des fonds avant la fin de l'année.