Salah Abdeslam a pris la parole à plusieurs reprises depuis le début du procès. 1:06
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Gwladys Lafitte, édité par Antoine Terrel
Sur Europe 1, Philippe Duperron, président de l'association 13onze15, déplore les provocations de Salah Abdeslam lors des deux premières journées du procès du 13-Novembre. "Il faut arriver à ce qu'il ne prenne pas le lead sur le procès", appelle-t-il. 
REPORTAGE

Quasi mutique pendant toute la durée de l'instruction, Salah Abdeslam se montre très vindicatif depuis le début du procès des attentats du 13-Novembre. Après une première journée marquée par ses premiers mots dans lesquels il s'était déclaré "combattant de l'État islamique" et avait pris la parole à plusieurs reprises sans y être invité, le seul membre encore vivant du commando du 13-Novembre avait aussi pris plusieurs fois la parole sans y être invité.

Jeudi, pour la deuxième journée, il s'est à nouveau exprimé pour dédouaner trois de ses coaccusés, tout en se lançant dans une diatribe contre la justice française et ses conditions de détention. Mais du côté des associations de victimes, ces provocations passent mal. Sur Europe 1, Philippe Duperron, président de l'association 13onze15, appelle donc à veiller à ne pas donner à l'accusé une tribune.

"On le voit bien, la police de l'audience est extrêmement difficile", fait-il remarquer, notant toutefois que le président de la cour d'assises spéciale, Jean-Louis Périès, "conserve une main ferme sur les rênes". "On l'a vu essayer d'endiguer la logorrhée de Salah Abdeslam", ajoute-t-il. Reste que l'attitude du Franco-Marocain de 31 ans est "un vrai problème". 

"On lui offre ce qu'il recherchait"

Samia Maktouf, avocate de 40 parties civiles, estime elle que l'accusé tente de prendre le contrôle de l’audience. "On aura du mal à l'arrêter", prévient-elle. "Il a choisi le silence, et aujourd'hui, on lui offre une tribune mondiale, on lui offre ce qu'il recherchait depuis très longtemps... Il ne pouvait pas rêver mieux."

Pour Philippe Duperron, "il faut arriver à ce que Salah Abdeslam ne prenne pas le lead sur le procès, qu'il retrouve sa place dans le box". "Il est un seulement parmi les accusés", rappelle-t-il encore. "Il essaie de prendre le lead, il faut le recadrer".