Lorsqu'un fruit est contaminé par le virus ToBRFV, c'est tout son processus de maturation qui est stoppé. Image d'illustration. 1:09
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Jean-Jacques Héry, édité par Pauline Rouquette
Après avoir confirmé, lundi soir, un premier cas de virus de la tomate dans une exploitation du Finistère, le ministère de l'agriculture a assuré que des mesures de préventions avaient été prises. Toute culture touchée fera l'objet d'une destruction totale pour empêcher le virus de se répandre, ce qui n'est pas sans inquiéter les 1.500 producteurs de la filière.

Contamination confirmée. Le ministre de l'agriculture, Didier Guillaume, a confirmé lundi soir qu'une exploitation bretonne de tomates en serre était bel et bien touchée par le virus "tomato brown rugose fruit virus" (ToBRFV), dont la diffusion inquiète la filière. Le ministre a toutefois assuré que des mesures de prévention avaient été prises. Bénin pour l'homme, le virus de la tomate menace néanmoins le fruit, qu'il détruit complètement avant de se propager rapidement à d'autres plants. En effet, lorsqu'un fruit est contaminé par le virus, c'est tout le processus de maturation qui est stoppé. Première étape, des petites tâches jaunes et brunes apparaissent sur la peau des tomates, la chair se détériore, et le fruit déformé perd tout son goût. Si bien qu'il est ensuite impossible de le vendre.

Semences néerlandaises

Au-delà de sa virulence à l'égard des fruits, la maladie se révèle extrêmement contagieuse. Le virus peut se transmettre par les semences, les plants, mais aussi les fruits infectés, et peut survivre très longtemps dans l'air. Dès qu'un site de production est contaminé, la totalité des plantes risque d'être rapidement infecté, a expliqué l'agence de sécurité sanitaire. Un risque multiplié dans le cas de production sous serre, les plants étant très proches les uns des autres.

Le ministère a procédé à des inspections et des prélèvements sur trois autres exploitations. Dans le cadre d'une enquête de traçabilité, on y trouve les mêmes plants que ceux incriminés dans le Finistère : des plants provenant du Royaume-Uni, issus de semences néerlandaises. Pour l'heure, il n'existe aucun traitement contre ce virus. La seule solution est donc de détruire les cultures touchées. Une action radical qui effraie toute une filière de 1.500 producteurs.