Le professeur Rémi Salomon était l'invité d'Europe midi lundi. 1:30
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Manon Bernard
En Espagne, au Portugal ou encore au Royaume-Uni, le variant Delta du coronavirus fait repartir la pandémie à la hausse. Désormais majoritaire en France, il progresse vivement. Lundi soir, Emmanuel Macron devrait annoncer de nouvelles mesures de restriction pour freiner l’épidémie. Une réaction nécessaire pour Rémi Salomon, invité lundi midi sur Europe 1.
INTERVIEW

"Le variant Delta est de loin le plus transmissible de tous", s’alarme Rémi Salomon. Le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP était invité lundi midi sur Europe 1. Il a salué la prise de parole rapide d’Emmanuel Macron de ce lundi soir. Pour lui, "si on ne fait rien" pour freiner la propagation du variant Delta du coronavirus, "ça va aller très vite". 

"Il faut réagir vite"

La progression du variant Delta est "foudroyante", juge Rémi Salomon. En quelques semaines, le Royaume-Uni, submergé par une quatrième vague, a vu son nombre de contaminations au Covid-19, croître de manière exponentielle. Les cas doublent tous les dix jours.

"Il faut s'attendre à ce qu'en France, on ait la même progression, voire même peut être un peu plus rapide, dans la mesure où on est un peu moins vacciné que les Britanniques", analyse le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Selon lui, même si l’on dénombre près de 3.500 cas aujourd’hui, on atteindra les 7.000 dans dix jours puis 14.000 etc. "On arrivera probablement à plus de 100.000 cas à la fin du mois d'août, si l’on ne fait rien", avance-t-il. Avant d’ajouter : "il faut réagir vite".

"Rappeler les soignants pendant leurs congés annuels ? Je n’ose même pas"

Extension du pass sanitaire aux évènements de plus de 500, voire plus de 100 personnes, ou encore vaccination obligatoire pour les soignants, Rémi Salomon souhaite que le chef de l’Etat annonce lundi soir des mesures pour freiner l’épidémie. Sans ces restrictions, dit-il, cela va se répercuter sur les hôpitaux "dès cet été". Et sur les soignants. "Vous imaginez si on doit rappeler les soignants pendant leurs congés annuels ? Je n’ose même pas", lance-t-il.

Le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP nuance tout de même : la quatrième vague peut être moins violente grâce à la vaccination. En France, plus de 74% des personnes de plus de 80 ans sont déjà vaccinées. "Il y aura proportionnellement moins de patients hospitalisés par nombre de cas", explique Rémi Salomon en évoquant la situation au Royaume-Uni. Mais plus de 20% des plus de 75 ans n’ont pas reçu leurs deux piqûres comme quelques personnes avec des comorbidités. "Beaucoup de gens sont encore susceptibles de faire un Covid grave", conclut Rémi Salomon.