Les transferts de patients ont commencé samedi en Île-de-France. 0:40
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Manon Bernard
Depuis samedi, le personnel hospitalier d'Île-de-France organise des transferts de malades du coronavirus vers l'Ouest de la France. Des opérations amenées à se multiplier dans les prochains jours, mais qui ne peuvent réussir que si "une déprogrammation rapide et homogène sur l'ensemble du territoire national" est engagée, selon le le président du Samu de France François Braun, invité d'Europe 1 mardi matin. 

En Île-de-France, les services de réanimation des hôpitaux sont sous l'eau. Alors depuis samedi, les transferts de patients vers d'autres régions s'intensifient. Mais ces déplacement de malades ne peuvent pas être effectués sans l'accord des familles et surtout sans une "déprogrammation rapide et homogène sur l'ensemble du territoire national et équilibrée entre le public et le privé", selon le président du Samu de France, le docteur François Braun, invité d'Europe 1, mardi. 

Car c'est pour l'heure une courte bouffée d'oxygène pour les hôpitaux franciliens. Après ceux du week-end, des centaines de transferts devraient suivre à cause d'un manque de place dans les services de réanimation. Mais pour que ces opérations fonctionnent bien, il faut deux conditions selon le docteur François Braun. D'abord, il faut "avoir un nombre suffisant de patients au départ de Paris", et donc que les familles donnent leurs autorisations. Ensuite, il faut qu'il y ait de la place dans les hôpitaux à l'arrivée et donc, déprogrammée certaines interventions. 

Reporter 40 à 50 % des interventions

Selon le président du Samu de France, même si les régions de l'Ouest de la France sont moins touchées par le coronavirus actuellement, "les réanimations sont rarement vides en temps normal". Il conseille donc de reporter, dans toute la France, "40 à 50%" des activités des hôpitaux et cliniques privées.

François Braun reste conscient que la déprogrammation peut mettre en danger certains patients, notamment ceux atteints de cancer, comme l'a rappelé Axel Kahn, le président de la Ligue contre le cancer, le week-end dernier sur Europe1. Le président du Samu de France recommande donc de suspendre "la chirurgie orthopédique et des prothèses de hanche ou de genou. Les interventions sur des hernies qui peuvent aussi éventuellement attendre". Avant de reconnaître : "c'est toute la difficulté de cette politique de déprogrammation".