Premier décès lié à la rougeole en 2019 : pourquoi cette maladie reste loin d'être anodine

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Mélanie Gomez, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Après l'annonce mercredi d'un premier décès lié à la rougeole en 2019, les spécialistes alertent sur la nécessité du vaccin pour éliminer cette maladie qui a tué 24 personnes depuis dix ans.

Un premier décès dû à la rougeole a eu lieu cette année en France, des suites d'une encéphalite, a-t-on appris mercredi. Afin de protéger l'anonymat de la patiente décédée, aucune information n'a été communiquée sur les lieux et date de ce décès par l'agence sanitaire Santé publique France. Néanmoins, le bilan détaillant les hospitalisations et les complications de la rougeole sur les derniers mois montre une fois de plus que cette maladie est loin d'être anodine.

30% d'hospitalisations. Depuis le début de l'année, la rougeole a touché 350 personnes en France. Environ 30% de ces personnes ont dû être hospitalisées, et certaines ont même dû être transférées en réanimation. Au total, 24 personnes sont mortes de cette maladie depuis 2008. "Ça peut être n'importe qui, comme des gens en bonne santé, mais c'est plus fréquemment des personnes qui ont des déficits immunitaires, qui ne pourraient pas être vaccinés, ainsi que les tout jeunes enfants qui n'ont pas encore pu être vaccinés", explique le professeur Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin de Paris.

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De nombreux patients ont eu la rougeole suivie de graves complications, "des complications neurologiques, en particulier des encéphalites, donc une infection du cerveau", détaille le Pr Odile Launay. "La gravité, c'est à court terme le risque de décès et à moyen et long terme des séquelles d'ordre moteur et intellectuel."

Premier décès lié à la rougeole en 2019 : pourquoi cette maladie est loin d'être anodine

95% des Français doivent être vaccinés. La seule solution pour éviter ça reste la vaccination, répètent de concert les médecins. Pour les enfants nés après le 1er janvier 2018, elle est obligatoire, mais pour tous les autres, il faut vérifier. Surtout chez les jeunes adultes nés après 1980, particulièrement à risque pour deux raisons : d'abord, ils n'ont jamais croisé le virus, mais ils peuvent aussi avoir été mal vaccinés car on ne sait que depuis 1997 que pour être bien protégé, il faut qu'il y ait eu deux doses de vaccins. "L'élimination de cette maladie ne peut se faire que si on a plus de 95% de la population vaccinée. On n'est malheureusement pas encore à ce niveau-là", regrette le Pr Odile Launay.