lecture 3:14
  • Copié
Jimmy Mohamed
Grâce à une expérience basée sur la lecture, des chercheurs ont découvert une zone du cerveau qu contrôle nos capacités de concentration. Une découverte majeure qui aiderait à résoudre les problèmes d'attention de certains patients. 
ANALYSE

C'est une découverte prometteuse. Des chercheurs auraient identifié la zone responsable de notre attention, une ressource précieuse et éphémère. Ces scientifiques, rattachés à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et au Centre National de la Recherche Scientifique (Cnrs), se sont ainsi penchés sur nos capacités de concentration. Plus précisément, ils se sont demandés comment le cerveau fait le tri entre les informations importantes et celles qui méritent d'être ignorées. 

Intention et concentration 

Grâce à des travaux précédents, les chercheurs savaient que le cortex préfrontal, une zone du cerveau, était dédié au souvenir de nos intentions du moment. C’est cette partie qui permet d’achever une tâche ou une discussion commencée quelques instants plus tôt.

Partant de ce constat, ils ont supposé que le système de tri des stimulations devait être localisé à proximité de cette partie du cerveau. Pour en être certains, ils ont étudié le comportement de 85 patients en plaçant une cinquantaine d’électrodes sur leur cerveau pour y faire des enregistrements. Les chercheurs ont ensuite demandé aux participants de lire un texte. Les mots diffusés sur un écran étaient en gris et entremêlés avec d’autres, qui eux étaient colorés en blanc et n'avaient pas de lien avec le récit. Le but : forcer les individus à se concentrer uniquement sur les termes gris pour pourvoir comprendre le sens du texte.

Des signaux activés dans une zone précise

À chaque fois qu'un nouveau mot apparaissait, les cobayes demandaient s'ils devaient le lire ou pas. Pour faire ce choix, ils ont pris en compte la couleur des mots. Grâce à cet exercice, les chercheurs sont partis à la recherche d'une zone du cortex préfrontal qui réagissait à chaque fois qu’un nouveau mot apparaissait à l’écran. Dans une partie du cortex préfrontal, un signal s’allumait systématiquement 200 millisecondes après l’affichage du mot, mais aussi au moment où le cobaye faisait son choix de lire le mot ou pas.

Ces recherches ont aussi montré que le cerveau décide en moins d’un quart de seconde si un objet ou une image vaut la peine de lui accorder de l'attention. Selon les scientifiques, la région du cerveau concernée par cette étude pourrait tout à fait être impliquée dans les problèmes attentionnels observé chez certains individus.