Une transfusion du plasma d'un patient guéri du Covid-19 vers un malade gravement atteint permettrait d'améliorer l'état de ce dernier. (Photo d'illustration) 1:41
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Eve Roger, édité par Ugo Pascolo avec AFP
L'Agence nationale du médicament a autorisé "à titre exceptionnel et temporaire" la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19 pour tenter de soigner les malades atteints d'une forme grave. Bien que la preuve scientifique manque, les remontées du terrain donnent des résultats encourageants sur son efficacité.

Elle fait partie des espoirs contre le coronavirus. Déjà testée dans un essai clinique en France depuis début avril, la transfusion plasma de malades guéris pour soigner des patients gravement atteints par le Covid-19 a été autorisée depuis jeudi par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une "utilisation à titre exceptionnel et temporaire compte tenu de la gravité potentielle de la maladie et afin d'augmenter les chances de survie des patients présentant une forme sévère", précise-t-elle. 

"Dès lors qu'il y a la possibilité de donner un accès, on devait commencer"

Une décision saluée par le directeur des produits sanguins à l'ANSM, Lofti Boudali, pour qui il fallait donner ce feu vert sans attendre. "On ne voulait pas raisonnablement attendre d'avoir tous les résultats de l’essai, ou même qu’on ait suffisamment de plasma pour tous les territoires avant d'y aller. Dès lors qu'il y a la possibilité de donner un accès, on devait se mettre en situation de pouvoir commencer" explique-t-il au micro d'Europe 1. "On traite pour espérer améliorer et sortir des patients [de l'hôpital ou de réanimation, ndlr]. Ce n'est pas un traitement de la dernière chance, il ne faut pas le voit comme ça."

Un traitement sur un nombre limité de patients

Mais la transfusion ne sera pas faite chez tous les patients atteints d'une forme grave, elle doit être réalisée dans "un nombre limité de situations particulières, qui doivent faire l'objet d'une décision médicale collégiale au niveau de l'unité de soins où le patient est pris en charge", pointe l'ANSM. Toutefois, cette décision permet de transfuser des malades qui ne peuvent pas intégrer l'essai français Coviplasm. 

Une méthode déjà testée par plusieurs pays

S'il manque encore la preuve scientifique de l'efficacité de cette transfusion, chose que doit apporter Coviplasm, les remontées du terrain donne des résultats encourageants. C'est notamment le cas en Chine, où deux études ont souligné une amélioration de l'état clinique des patients transfusés. Le traitement est aussi porteur d'espoir outre-Atlantique, puisque l'agence américaine du médicament a également donné son feu vert pour le tester aux États-Unis, le pays le plus endeuillé au monde par le coronavirus.