Pourra-t-on bientôt déceler des maladies graves en soufflant dans une machine ?

Le dispositif pourrait même à terme prédire l'évolution d'une pathologie. (photo d'illustration)
Le dispositif pourrait même à terme prédire l'évolution d'une pathologie. (photo d'illustration) © JEFF PACHOUD / AFP
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Caroline Baudry, édité par Ugo Pascolo
Développé par une équipe de chercheurs de l'hôpital Foch à Paris, le projet VolatolHome analyse les "composés organiques volatiles" expirés des patients pour y détecter une éventuelle maladie. Un dispositif qui pourrait même à terme prédire l'évolution d'une pathologie. 
REPORTAGE

Et si nos odeurs devenaient un outil permettant de diagnostiquer une maladie ? C'est l'idée derrière le projet VolatolHome, présenté le 25 janvier dernier au congrès de pneumologie de langue française à Paris. En analysant de façon très précise les "composés organiques volatiles" expirés de leurs patients, une équipe de recherche de l'hôpital Foch entend bientôt aller jusqu'à prédire l'évolution des maladies. 

Un spectromètre de masse qui analyse le souffle des patients

Concrètement, le patient doit "souffler longtemps et de façon complète" dans un spectromètre de masse. L'air expiré est ensuite analysé par un cube d'1,50 m de haut, préalablement nourri de millions de données sur les molécules contenues dans le souffle de personnes malades, et d'autres saines. L'objectif est d'en faire l'un des nez les plus puissants du monde, et de surpasser les chiens capables de détecter les maladies, comme le cancer du sein.

"Nous ne voyons dans cette approche technologique nouvelle que des avantages. Elle est rapide : j'arrive, bonjour docteur, soufflez, au revoir." explique au micro d'Europe 1 Philippe Devillier, l'un des cinq médecins du programme. "Elle est aussi non invasive, sans prise de sang, ni radio, ni rayons, rien. En plus, elle est potentiellement très informative. Donc cette technologie doit nous apporter une nouvelle approche de la pathologie, et du soin. On est complètement excités."

Prédire un traitement avant l'évolution de la maladie

À terme, les chercheurs espèrent que le VolatolHome sera en mesure de choisir en amont le bon traitement dans un maximum de cas, afin d'éviter de faire subir aux patients des chimiothérapies ou des greffes inutiles, par exemple. Les premiers résultats sur l'efficacité de la technologie sont attendus cette année.