Axel Kahn 5:59
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Alors qu'un confinement local en Île-de-France se précise, la stratégie du gouvernement de ne pas avoir reconfiné pendant l'hiver est de plus en plus critiqué. Invité d'Europe 1 jeudi, le médecin et généticien Axel Kahn a dénoncé un pari perdant de l'exécutif.
INTERVIEW

Le maintien d'un fort niveau de contaminations au Covid-19 en Île-de-France, tout comme dans les Hauts-de-France et la région PACA, devrait conduire à des mesures sanitaires supplémentaires, et notamment à un confinement local. Le recours à cet outil à ce moment de l'année, alors que la possibilité avait déjà été évoquée pendant l'hiver fait grincer des dents. "Emmanuel Macron a voulu se présenter comme le sauveur des Français, [celui] qui les protégeaient de ce confinement", a commenté Axel Kahn, généticien, médecin et président de la Ligue contre le cancer. Il a poursuivi en assurant qu'il "aura à gérer l'échec de ce pari".

Le médecin, d'abord réticent à livrer son "analyse sévère", finit par témoigner de son exaspération, pointant les retards de l'action politique face à des décisions qui s'imposent d'un point de vue sanitaire. Selon lui, les confinements locaux qui s'annoncent "laisseront des séquelles" et "des gens au tapis". "Le confinement en dernière extrémité est la pire des choses, la pire des solutions", estime-t-il, arguant que celui-ci aurait dû intervenir à Noël ou pendant les vacances scolaires de février.

"Il considère qu'il connaît tout de l'épidémiologie"

Surtout, Axel Khan dénonce un choix politique dicté au moins en partie par une logique électoraliste. "D'un point de vue politique je comprends", ironise-t-il, "[Emmanuel Macron] s'est dit qu'il y avait un créneau. Comme il considère qu'il connaît maintenant tout de l'épidémiologie, il s'est dit 'je vais peut-être parvenir [à éviter le reconfinement] et si j'y parviens alors le bénéfice en termes politiques est considérable."

 

"Rien de ce qui se passe aujourd'hui n'était imprévu", tempête le président de la Ligue contre le cancer. Il explique notamment que les informations sur le variant britannique, "beaucoup plus infectieux" et augurant une flambée des contaminations, circulaient depuis la fin de l'année 2020. Le variant est aujourd'hui responsable de la grande majorité des contaminations sans que le gouvernement ne soit parvenu à enrayer cette dynamique.