Gérald Kierzek 5:38
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Solène Delinger , modifié à
Gérald Kierzek était l'invité d'Europe 1 ce jeudi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, le médecin urgentiste a affirmé son opposition au pass vaccinal, qui n'aurait "aucune utilité sanitaire". Pour lui, ce pass, tout comme le pass sanitaire, ne poussera pas les gens à aller se faire vacciner. En revanche, il aurait fallu "miser sur les réseaux de proximité" pour convaincre les plus réticents. 
INTERVIEW

Gérald Kierzek estime que le pass vaccinal, adopté par le Parlement le 16 janvier, n'a pas "d'intérêt particulier". Pour lui, ce n'est pas ce pass qui incitera les gens à aller se faire vacciner. Au micro de Sonia Mabrouk ce jeudi matin sur Europe 1, il a également affirmé que le pass sanitaire n'avait pas eu d'intérêt particulier. Une récente étude du Conseil d'analyse économique (CAE), un organisme rattaché à Matignon, montre pourtant que le pass sanitaire a permis d'éviter 4.000 décès liés au Covid. 

"Le pass n'incite pas à la vaccination" 

"Est-ce que le pass sanitaire a empêché la cinquième ou sixième vague Omicron ? Non", assure le médecin urgentiste pour qui l'étude du CAE reste avant tout une "étude économique" qu'il faut mettre en perspective. "Des membres du Conseil scientifique sont aussi membres de ce Conseil économique, ce qui pose quand même problème", estime-t-il, pointant du doigt un conflit d'intérêts. "Ils évaluent les propres mesures qu'ils ont prises", ajoute Gérald Kierzek. 

La stratégie du tout vaccinal, une "erreur"

"Ce pass vaccinal ou ce pass sanitaire, parce que c'est globalement la même chose, n'a pas d'intérêt particulier", selon ce médecin, car "les gens les plus fragiles, qui sont ceux qu'on aurait dû vacciner, ne vont pas au resto, ils ne vont pas au ciné". Donc le pass sanitaire n'a pas d'intérêt parce qu'il n'a pas "poussé ces gens-là à la vaccination". En revanche, il aurait fallu "miser sur un réseau de proximité, sur les pharmaciens, sur les infirmières, et sur les mairies", suggère-t-il. 

Cibler les plus fragiles

Gérald Kierzek va même plus loin dans ses propos, assurant que la stratégie du tout vaccinal est une "erreur" car "l'épidémie de Covid-19 touche les plus fragiles, les plus de 65 ans et les patients obèses". C'est donc ces gens-là qu'il faut convaincre d'aller se faire vacciner et non pas toute la population, selon le médecin. "Les adolescents ont quasiment zéro risque de faire des formes graves. Pourquoi aller leur imposer une vaccination ?", s'interroge-t-il.

Enfin, Gérald Kierzek estime que le pass sanitaire, qui deviendra bientôt un pass vaccinal, induit une "discrimination". Et, en tant que médecin, il met un point d'honneur à soigner ses patients sans aucune discrimination. "Il faut que nous arrivions à avoir une gestion calme et sereine de cette crise pour sortir de l'épidémie", conclut-il.