test PCR covid coronavirus 6:21
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Pauline Rouquette , modifié à
La fin de la gratuité des tests PCR, prévue à la mi-septembre, pourrait entraîner des problèmes dans la surveillance de la circulation épidémique. Invité d'Europe 1, Philippe Amouyel, professeur de santé publique, évoque ce risque et recommande dans un premier temps de remettre en place des tests systématiques à l'école.
INTERVIEW

Si la mise en œuvre du pass sanitaire a eu pour conséquence une explosion du nombre de tests de dépistage, quel effet aura, à l'inverse, la fin de la gratuité de ces tests, prévue à la mi-septembre ? Invité d'Europe 1, vendredi matin, Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille a répondu à cette question, évoquant d'éventuels problèmes liés au système de surveillance des taux de contamination. À l'approche de la rentrée scolaire, celui-ci recommande notamment de remettre en place les tests systématiques auprès des élèves et étudiants.

"On se base sur le nombre de tests faits"

Si le risque qu'une réduction des tests ne perturbe l'observation de la circulation du virus inquiète les spécialistes ? "Certainement", répond Philippe Amouyel, au micro d'Europe 1. "On aura une réduction du nombre des tests, et c'est même l'objectif ciblé pour pouvoir amener à une augmentation de la vaccination", poursuit-il, évoquant l'objectif affiché par les pouvoirs publics. Sur les conséquences d'une telle mesure, le professeur de santé publique précise qu'elles ne seront évaluées que lorsqu'elle aura été mise en place. Toutefois, celui-ci évoque une crainte majeure. "En France, on n'a pas de système de surveillance permanente des taux de contamination : on se base justement sur le nombre de tests qui sont faits volontairement".

Face à ce risque, Philippe Amouyel recommande notamment de remettre en place les tests systématiques auprès des élèves ou des étudiants, "au moins une ou deux fois par semaine", dit-il.

Circulation chez les 0-9 ans, dix fois supérieure à juin

Des tests systématiques dans le système scolaire, et à terme une vaccination systématique. Philippe Amouyel abonde en ce sens. "Ce serait une solution importante dans la mesure où l'on sait que pour les plus de 12 ans et tous les adultes qui sont dans le système scolaire, une vaccination systématique réduirait énormément le risque", affirme-t-il, évoquant la contagiosité du variant Delta. "Avec ce variant, on a une circulation chez les plus jeunes qui a complètement changé", insiste le professeur de santé publique. "Elle est dix fois supérieure à celle que l'on a connue en juin, et en particulier chez les 0 à 9 ans, qui étaient jusqu'ici relativement peu touchés", poursuit-il, ajoutant que l'on observe actuellement une augmentation très importante dans ces tranches d'âge. "C'est là que le virus va se multiplier et sera peut-être potentiellement la source de nouvelles contaminations et de nouvelles vagues."