Les professionnels dénoncent régulièrement le manque de moyens à l'hôpital. 1:45
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Antoine Terrel , modifié à
Sur Europe 1, le Pr Michaël Peyromaure, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, déplore le manque de moyens à l'hôpital, alors que les patients atteints du coronavirus affluent de nouveau. "Nos responsables politiques n'ont pas été à la hauteur lors du Ségur de la santé", dénonce-t-il. 
INTERVIEW

Les hôpitaux sont-ils prêts à tenir le choc face au nouvel afflux de patients atteints de coronavirus ? "Oui et non", répond sur Europe 1 le Pr Michaël Peyromaure, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin. Car s'il note que les soignants sont mieux préparés, il déplore en revanche le manque persistant de moyens économiques et humains. Et pointe la responsabilité du gouvernement, qui selon lui, "n'a pas été à la hauteur lors du Ségur de la santé". 

"Des choses se sont améliorées depuis la première vague", note l'invité d'Europe 1, évoquant notamment les pratiques et traitements médicaux. "On sait mieux soigner les gens", estime-t-il. Par contre, ajoute-t-il aussitôt, "on n'a ni lits supplémentaires ni personnels suffisants".  

"Le personnel quitte le navire"

"Rien n'a été anticipé depuis la première vague", s'agace le spécialiste, pour qui "les moyens qui devaient être alloués ne l'ont pas été". Et aujourd'hui, "le personnel quitte le navire, on a moins de gens à l'hôpital qu'au printemps". À qui la faute ? "À nos responsables politiques qui n'ont pas été à la hauteur lors du Ségur de la santé et n'ont pas tenu leurs promesses", répond Michaël Peyromaure. 

 

Pour le chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, l'une des principales causes de la crise actuelle traversée par l'hôpital public est la présence à la tête des établissements des directeurs administratifs qui ne sont pas des médecins. "L'hôpital est tenu par des gens qui ne soignent pas des malades, et il y a une déconnexion du terrain de plus en plus importante", explique-t-il, appelant à "remédicaliser la gouvernance et refaire des structures de soin autonomes avec autonomie de budget et de gestion".