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Yasmina Kattou , modifié à
L'ARS Île-de-France va accorder des primes allant de 4.000 à 7.000 euros pour les infirmiers qui vont signer des CDD entre le mois de janvier et le mois de février. L'annonce de cette prime a du mal à passer chez les infirmiers qui travaillent depuis longtemps à l'hôpital public et qui, eux, ne sont pas concernés par la prime.

L'hémorragie des personnels hospitaliers va-t-elle se poursuivre ? Les primes d'embauche des CDD par l'ARS Île-de-France dérangent au sein des infirmiers. Pour gérer la crise en urgence et pallier le manque de personnel, les infirmiers engagés entre le 17 janvier et le 28 février toucheront des primes de 4.000€ pour un CDD de six mois et 7.000€ pour un CDD de neuf mois.

La fidélité non récompensée

La mesure est moyennement appréciée par les personnels déjà intégrés qui travaillent depuis longtemps dans la fonction publique et qui ne sont pas concernés par cette prime. "Ça interpelle les infirmiers titulaires des hôpitaux qui sont payés nettement moins", explique Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers. "En fait, on ne remercie pas leur fidélité à l'hôpital malgré des conditions de travail dégradées, avec une multiplication des heures supplémentaires. Les soignants sont épuisés et ont du mal à comprendre qu'il y a un tel décalage par rapport à ces personnes qui vont être recrutés en CDD en renfort."

Du coup, il y a aussi le risque que des gens qui sont payés comme fonctionnaires à 1.800 euros se disent : 'Je démissionne. Je vais faire un CDD à 3.000 euros brut. Et puis, quand j'aurai terminé mon CDD, je pourrai faire autre chose, quitte à revenir dans l'établissement'."