Coronavirus hopital infirmier 4:02
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Georges Betti est le premier malade corse guéri du coronavirus. Il raconte mercredi matin sur Europe 1 les tests négatifs, l'arrivée aux urgences, les deux semaines de coma artificiel et la rééducation progressive, et témoigne de sa gratitude pour le personnel soignant.
TÉMOIGNAGE

Comme lui, ils sont plus de 19.000 personnes guéries du coronavirus, quand au moins 10.328 patients d'hôpitaux et pensionnaires d'Ehpad sont morts jusqu'à présent. Georges Betti, 57 ans, est le premier patient corse guéri du Covid-19. Aujourd'hui dans un centre de rééducation, il raconte mercredi matin sur Europe 1 ses deux semaines de coma artificiel, et la peur de mourir.

Tout commence il y a quelques semaines, lorsque Georges Betti reçoit un appel de son seul frère, qui lui dit que leur père arrive aux urgences. Ce dernier a été "testé plusieurs fois négativement" au coronavirus. "Pour nous, ils l'ont hospitalisé pour son âge, 89 ans. Avec mon frère, on se suivait l'un et l'autre, matin et après-midi. En fait, mon père avait le coronavirus."

"Je n'ai pas pu aller au décès de mon père"

La suspicion de Covid-19 porte alors sur Georges Betti et son frère : "Ils l'ont testé quatre fois, et ç'a été quatre fois négatifs", raconte-t-il au micro de Matthieu Belliard. Et puis cette nouvelle : "Il y a eu le décès de mon père. J'avais plus de 40 de fièvre, je n'ai pas pu aller aux obsèques de mon père, c'est mon frère qui s'en est occupé."

À son tour, Georges Betti est malade. "Deux jours après, mon docteur m'a dit qu'il faudrait faire un scanner du poumon. On a passé le scanner, les poumons étaient blancs, je n'en avais pas pour longtemps. Il a décidé d'appeler les urgences, qui m'ont amené de suite en réanimation. Un médecin a commencé à me parler : 'Ou on vous intube ou vous risquez pour votre vie. Je vous laisse quinze minutes, vous préparez vos proches.' J'ai téléphoné à ma femme, à mon fils, à mon frère", rembobine-t-il, la voix nouée.

Pour le quinquagénaire, l'intervention est lourde : "Ils m'ont intubé et je suis resté quinze jours dans le coma. J'étais dans les vapes, je me voyais en train de mourir… Au bout d'un moment, je suis revenu d'un coup. C'est le service de réanimation d'Ajaccio qui a réussi à me sortir d'affaire. Sinon, je pense que je serais mort", confie-t-il aujourd'hui depuis un centre de rééducation de l'île de Beauté, où il poursuit sa convalescence.