Cette mesure pourrait être appliquée dès janvier 2020. (Photo d'illustration) 1:30
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Ugo Pascolo
Pour le président de la confédération Jean-Paul Ortiz, placer ces médicaments derrière le comptoir du pharmacien va permettre une sensibilisation plus forte à leur utilisation.
INTERVIEW

"Ce sont des médicaments actifs, pas des bonbons ou du sucre". Invité du journal de la mi-journée d'Europe 1 jeudi, le docteur Jean-Paul Ortiz a réagi au souhait de l'Agence du médicament (ANSM) de mettre fin au libre accès dans les pharmacies à l'aspirine, au paracétamol et à l'ibuprofène pour limiter les risques liés à un mauvais usage de ces produits vendus sans ordonnance. Concrètement, ces médicaments pourraient être, dès janvier 2020, placés derrière le comptoir de votre pharmacien.

"Il est important d'éviter les dérives d'utilisation, et qu'il y ait un minimum de sensibilisation en les mettant derrière le comptoir est une excellente chose", indique le président de la Confédération des syndicats médicaux français. "Nous sommes devant des médicaments d’utilisation courante. Certains sont toxiques pour le foie comme le paracétamol, d’autres le sont pour les reins comme l'ibuprofène", rappelle le spécialiste. Sans compter que la posologie doit être adaptée au patient : "Il ne faut pas en donner à la femme enceinte par exemple, et les doses sont différentes pour les enfants". 

Un geste de délivrance qui permet une sensibilisation

Alors qu'Esther, pharmacienne, dénonçait ce jeudi matin sur Europe 1 "la complaisance" des médecins à l'égard de leurs prescriptions et leur "manque d'éducation", Jean-Paul Ortiz met lui en avant le rôle des pharmaciens dans la prévention des risques. "Tous les professionnels de santé ont un rôle à jouer, en particulier les pharmaciens, car ils vendent ces médicaments. En les mettant derrière le comptoir, il y a un geste de délivrance, notamment sur le nombre de boites, et forcément, cela permet de créer un mécanisme qui va permettre de sensibiliser à leur utilisation".