Jean Rottner, président Les Républicains de la Région Grand-Est 2:27
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Mathilde Durand , modifié à
Alors que le déconfinement annoncé à partir du 11 mai soulève encore des questions, Jean Rottner, président les Républicains de la Région Grand-Est, appelle lundi sur Europe 1 à l'action concrète et à l'unité face au coronavirus, qui frappe lourdement son territoire. "Il faut anticiper les choses", affirme-t-il. 
INTERVIEW

Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de la Santé ont pris la parole, dimanche, pour évoquer la question du déconfinement et la situation de l’épidémie de coronavirus en France. Jean Rottner ​est le président Les Républicains de la Région Grand-Est, la plus touchée. Également ancien directeur du pôle de médecine d'urgence du centre hospitalier de Mulhouse, il livre, lundi sur Europe 1, son analyse de la situation. Il milite notamment pour le "tout masque, tout le temps partout". Et refuse que la politique sanitaire de la France soit dictée par un manque de moyens ou par un manque de masques.

"Pas de défiance des collectivités locales vis-à-vis de l'Etat"

"Anticipons, prenons les devants!", lance-t-il. "C'est en tout cas ce que nous avons décidé de faire dans la région Grand Est : prendre toutes les dispositions pour que nous soyons prêts quand notre économie redémarrera. Il nous faut donc des masques, des tiers de confiance, des tests sérologiques pour que le monde économique ait confiance. Le salarié doit avoir confiance, l’organisation syndicale, l’entrepreneur, le chef d’entreprise doit avoir confiance : sa responsabilité peut être engagée en matière de prévention. Tout cela se prépare". 

Il souhaite adresser un message clair au Premier ministre Edouard Philippe : travailler ensemble pour vaincre la crise sanitaire. "Depuis le début de cette crise, il n’y a pas de défiance des collectivités locales vis-à-vis de l’Etat. Il ne faut pas qu’il se sente en faiblesse s’il fait appel aux collectivités locales. Nous devons aujourd'hui travailler ensemble, mettre toutes nos forces pour que cette transition vers le monde d’après puisse se faire de la meilleure manière possible."

"Il faut anticiper"

"Il faut anticiper les choses. Dans notre pays, on se pose trop de questions, il y a trop de débats stériles", déplore le président de la Région Grand-Est. "Agissons, essayons d’être le plus concret possible. Quand il y avait un défaut de masques dans le pays, j’ai pris une décision simple : j’ai fait un appel aux entreprises et on en a récolté 1.300.000. J’en ai ausis commandé 5 millions. Aujourd'hui, on est avec un stock relativement opérationnel", explique Jean Rottner, qui rappelle que la crise n'est pas encore terminée. "On a encore de vrais défis devant nous. L’hôpital de Mulhouse reste sous tension". 

Selon lui, après le 11 mai, il faudra apprendre à vivre différemment pour ne pas risquer une seconde vague, l'immunité collective étant loin d'être atteinte. "Les distances vont devoir être conservées, le masque porté lorsqu'il y a une trop grande proximité, le test réalisé dès qu’il y a des signes cliniques. C’est une vraie responsabilité citoyenne individuelle et collective, ce sont de vrais changements dans notre vie quotidienne."