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Mélanie Gomez, édité par Romain David , modifié à
Selon une étude publiée dans la revue "le Lancet Neurology", plus le cerveau est soumis jeune à une forte pression sanguine, plus le risque de déclin cognitif s'avère important à partir de l'âge de 70 ans.

C'est le premier motif de consultation chez un médecin généraliste. L'hypertension touche aujourd'hui au moins 15 millions de Français. Cette maladie chronique peut être à l’origine d’accident vasculaire cérébral, mais pas seulement. Une étude britannique qui vient d'être publiée dans la revue le Lancet Neurology révèle qu'avoir une tension trop élevée dès la trentaine pourrait augmenter le risque de maladie d'Alzheimer.

Dans cette étude, les chercheurs ont suivi plus de 500 volontaires tous nés en 1946. Dès l'âge de 30 ans, et tout au long de leur vie, leur pression artérielle a été régulièrement mesurée. Ce suivi a montré que les patients qui avaient de l'hypertension artérielle dès la trentaine - c'est à dire plus de 14/9 sur l'appareil - avaient plus de risques que les autres de souffrir de maladies cérébrales aux alentours de 70 ans.

Un risque plus élevé d'infarctus de la "zone blanche"

Car même chez les plus jeunes, une pression artérielle trop élevée peut rapidement occasionner des dommages au cerveau, et plus particulièrement dans une zone que l'on appelle la "substance blanche", précise le professeur Jacques Blacher, cardiologue à l'Hôtel-Dieu à Paris. "On voit que ceux qui ont un niveau un peu plus élevé de pression artérielle à l’âge de 36 ans vont avoir plus d’infarctus de la 'zone blanche' 35 ans plus tard, vers l’âge de 70 ans, et vont avoir un volume du cerveau qui va être réduit", explique ce spécialiste à Europe 1. "Ces éléments sont très fortement associés au déclin cognitif, c’est-à-dire à la démence et à la maladie d’Alzheimer."

Un risque, mais pas de fatalité

Toutefois, avoir de l'hypertension, même jeune, ne signifie pas être condamné à souffrir d'une démence plus tard. Si on traite cette maladie, avec des médicaments ou même avec un régime alimentaire adapté, par exemple en mangeant moins de sel ou en perdant du poids, les effets sur le cerveau diminuent, et le risque de démence revient à la normale. Si la plupart du temps l’hypertension ne s’accompagne d’aucun symptôme particulier, il est toujours utile, une fois dans la trentaine, de faire mesurer sa pression artérielle par son généraliste au moins une fois par an.