Des bactéries vaginales rendraient des microbicides anti-sida moins efficaces

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La présence de Gardnerella vaginalis peut amoindrir les effets des microbicides, car la bactérie métabolise et dégrade la partie active de l'anti-rétroviral. © SAMUEL KUBANI / AFP
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avec AFP , modifié à
Un microbicide s'est révélé efficace pour protéger des hommes à haut risque contre le VIH, mais les résultats ont été décevants chez les femmes. 

Certains types de bactéries vaginales affaibliraient l'efficacité des gels microbicides qui réduisent le risque d'infection par le virus du sida (VIH), selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Un anti-rétroviral sous forme de gel. Cette étude est basée sur un essai clinique (Caprisa) effectué en 2010 avec des Sud-africaines pour évaluer l'efficacité de l'anti-rétroviral ténofovir sous forme de gel pour prévenir la transmission du VIH, le virus de l'immunodéficience humaine. Si ce microbicide s'est révélé efficace pour protéger des hommes à haut risque contre le VIH, les résultats ont été décevants chez les femmes, relèvent les auteurs.

La présence de Gardnerella vaginalis nuit au bon fonctionnement du microbicide. L'essai clinique Caprisa en 2010 a montré que le ténofovir sous forme de gel appliqué avant et après un rapport sexuel réduit le taux d'infection par le VIH de 39%. Les chercheurs ont examiné un sous-groupe parmi les participantes qui ont été infectées pendant l'étude clinique en dépit du fait d'avoir utilisé régulièrement le gel microbicide. Les femmes le plus souvent infectées avaient dans leur vagin une bactérie dominante appelée Gardnerella vaginalis, qui métabolise et dégrade rapidement la partie active du ténofovir, ont constaté les chercheurs.

La guérison des lésions rendue plus difficile. La Gardnerella vaginalis est en cause dans des infections des organes génitaux féminins superficiels telles que la vulvite et la vaginite. On sait que la vaginite accroît le risque d'infection par le VIH car elle accroît l'inflammation de la paroi vaginale et rend plus difficile la guérison des lésions. L'étude relève que les femmes en Afrique sub-saharienne ont un taux élevé de vaginite. L'essai clinique en Afrique du Sud a révélé que les femmes qui avaient une flore bactérienne vaginale plus saine ont eu un degré de protection contre le VIH trois fois plus grand que celles dont le vagin était dominé par les bactéries Gardnerella vaginalis.