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Romane Hocquet , modifié à
Pour faire réagir administration des hôpitaux, certains médecins arrêtent de transmettre à l'Assurance maladie les données sur les actes qu'ils réalisent, empêchant tout remboursement. 
REPORTAGE

"On préfère embêter l'administration, même si on n'a rien contre eux, que d'embêter les patients", revendique Marie-Astrid, médecin du CHU de Caen, au micro d'Europe 1. La fronde continue dans les hôpitaux. Et certains médecins expérimente une nouvelle forme de lutte : la grève du codage. En d'autres termes, arrêter de transmettre à l'Assurance maladie les données sur les actes qu'ils réalisent pour empercher tout remboursement, et ainsi taper l’administration au portefeuille. Lancée dans les hôpitaux parisiens, cette grève s'étend à d'autres villes comme Marseille, Clermont-Ferrand et Caen.  

"Coup de pied dans la fourmilière"

En sortant du bloc opératoire, Marie-Astrid n'a pas informé l'assurance maladie de l'intervention pratiquée : la direction ne pourra pas être remboursée. Un moyen de pression qui cible la tarification à l'activité. "C'est comme mettre un coup de pied dans la fourmilière pour que le message passe. Taper un peu au porte-monnaie le système des hôpitaux va peut-être faire bouger les administratifs qui ont le pouvoir", explique-t-elle. 

La méthode divise. "On accélère notre naufrage", lance un médecin d'un hôpital parisien. "Moins de codage, c'est moins de budget." Dans cet autre CHU, 60% du financement dépend de cette transmission. Avec la grève, le directeur estime les pertes à environ 200.000 euros par jour. "Ca a donc un impact direct sur l’organisation de l'hôpital, sur la poursuite des soins. On aura du mal à rectifier ensuite." Reste qu'en s'attaquant au financement des hôpitaux, les grévistes ne trouvent pas forcément un adversaire dans leur administration. Des revendications communes face au gouvernement les constituent parfois alliés.