L'apparition de nouveaux clusters fait redouter aux autorités une deuxième vague d'hospitalisations dues au coronavirus. (Image d'illustration) 6:47
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Romain David , modifié à
Pour éviter que le déconfinement ne déclenche une nouvelle vague de contaminations au Covid-19, les autorités sanitaires entendent accorder une attention toute particulière aux lieux qui peuvent se transformer en nouveaux foyers épidémiques, comme les établissements scolaires ou les congrégations religieuses.
INTERVIEW

Relâcher progressivement l'étau pour relancer l'économie, c’est bien évidemment l’objet du déconfinement. Toutefois, le gouvernement, ainsi que de nombreux médecins dans les services de réanimation, redoutent l’arrivée d’une seconde vague. Ces dernières semaines, de nouveaux clusters ont d’ailleurs été identifiés, parfois dans des zones vertes comme à Lannion dans les Côtes-d’Armor. De quoi inviter les autorités sanitaires à redoubler de vigilance.

"Le coronavirus est toujours présent, actif, et les hôpitaux sont toujours en tension pour faire face et accueillir de nouveaux malades", rappelle mercredi au micro d’Europe 1 Aurélien Rousseau, le directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France. Par exemple : "En Île-de-France, on a 1.072 patients en réanimation testés positifs au coronavirus, et plus de 8.000 personnes hospitalisées, hors de la réanimation, à cause du Covid."

La priorité des ARS, pour éviter qu’une nouvelle flambée des contaminations ne mette à mal un système hospitalier déjà éprouvé, se porte sur les structures collectives, telles que les établissements scolaires, les foyers de travailleurs ou encore les congrégations religieuses, susceptibles de se transformer en foyers épidémiques. "Nous sommes en permanence en veille pour identifier les lieux qui peuvent conduire à des contaminations qui vont ensuite se disperser", explique Aurélien Rousseau.

"C’est notre préoccupation : dès qu’il y a un petit foyer, il faut l’éteindre" pour casser la chaîne de transmission du virus. Mais il l'avoue, malgré ces précautions, "la contamination peut venir d’endroits auxquels nous n'avons pas pensés."

Un déconfinement très progressif

Quelques heures après la fin du confinement, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour disperser des rassemblements, notamment à Paris, où le parvis du Sacré-Cœur a été évacué, de même que les quais du canal Saint-Martin. Une situation qui l'inquiète.

"Les Français seront les premiers acteurs du déconfinement, comme ils ont été les acteurs du confinement et des résultats exceptionnels obtenus", martèle Aurélien Rousseau. "Il faut que l’on soit prêt à resserrer les règles, voire même imaginer des situations où l’on va devoir reconfiner", avertit encore ce responsable. "On a les moyens d’éviter ça, avec le respect des mesures de distanciation physique, en protégeant les plus fragiles, et, du côté des autorités sanitaires, en mettant en place un dispositif de traçage et d’isolement des personnes à risques", souligne-t-il.