"Si on arrive à tenir avec les nouvelles mesures, on pourrait vraiment ne pas reconfiner", a estimé Didier Pittet, médecin-chef et directeur du Centre Collaborateur pour l'OMS, dimanche sur Europe 1. Vendredi, Jean Castex a annoncé de nouvelles mesures de restriction pour lutter contre la propagation des nouveaux variants de coronavirus. "Ce serait possible et jouable à partir du moment où on arrive à maintenir les chaînes de transmission, les comprendre et les stopper", a ajouté Didier Pittet. Il a toutefois tempéré son propos au regard de la propagation du variant anglais.
Une "expectative armée"
"Les mesures proposées sont absolument logiques et tiennent compte" de la situation sanitaire française, a considéré le directeur du Centre Collaborateur pour l'OMS. "Cela représente une forme d’expectative armée", à savoir des mesures nécessitant toujours "une extrême vigilance et adaptation au vu de la situation". Selon lui, si "on contrôle les transmissions", qu'on continue à appliquer "les mesures barrière, la quarantaine", les nouvelles mesures ajoutées aux anciennes peuvent permettre de maîtriser la situation. "Mais si on laisse le nouveau variant prendre de l'importance, on peut perdre du terrain très vite".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Quelle place pour le télétravail après le coronavirus ?
> Les adolescents sont-ils des vecteurs de contamination ?
> Les conseils d'un psychothérapeute pour traverser au mieux cette période
> Comment fonctionne "CleanCovid", la lampe anti-coronavirus
> Comment va fonctionner le comité citoyen chargé de suivre la vaccination ?
Un reconfinement évitable mais pas exclu
S'il considère donc qu'un reconfinement pourrait être évité, il rappelle qu'il n'est pas non plus entièrement exclu. "Un reconfinement peut venir, bien entendu, car la situation est assez complexe. On demeure avec environ 23.000 cas par jour, l’immunité de population va être lente à venir compte tenu des doses de vaccin trop faibles partout, et puis il y a la problématique de nouveaux variants". Le médecin-chef a notamment cité l'exemple du Portugal où, dit-il, on a relâché à l'excès durant les congés d'hiver, et où "on a été 'puni' par le nouveau variant britannique, qui est plus contagieux (entre 40 et 70%). Quand on a un variant très contagieux, lorsqu'il prend la place du virus initial, cela peut surcharger les services de santé".
Ainsi, en France, "si par malchance ce nouveau variant est beaucoup plus répandu que prévu, ce sera plus compliqué. Et ce sera dans un délai de trois semaines, si on se fie aux données dans d’autres pays."