Les 50-64 atteints de comorbidités peuvent désormais se faire vacciner par leurs généralistes. 1:02
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Damien Mestre et Jean-Luc Boujon, édité par Laetitia Drevet
Pour les 50-64 ans atteints de comorbidités, la campagne vaccinale a entamé jeudi une nouvelle étape avec la possibilité pour les médecins de ville et du travail d'injecter le vaccin d'AstraZeneca. Mais entre les réticences, le manque d'informations et les problèmes d'approvisionnement, la machine a du mal à démarrer. 

La campagne de vaccination française avance à pas timides depuis son lancement fin décembre. Elle a entamé jeudi une nouvelle étape avec la possibilité pour les médecins de ville d'injecter l'un des trois antidotes autorisés en France, celui d'AstraZeneca, pour les 50-64 ans atteints de comorbidités. Ce même public peut aussi désormais se faire vacciner par un médecin du travail au sein de son entreprise. Mais la machine est encore loin d'être rodée. 

Manque d'approvisionnement 

Jean-Luc, Lyonnais de 54 ans, vient de recevoir sa première dose. "J'ai attendu 15 minutes dans le bureau, c'est impeccable." Il sait que le vaccin AstraZeneca est moins efficace que le Pfizer, mais dès que son médecin, Florence Lapica, lui a proposé, il n'a pas hésité. "J'ai un problème de coeur et de l'asthme. Alors quand elle m'a appelé, j'ai dit oui tout de suite. Je préfère être en vie que sur un lit d'hôpital."

Certains patients ont été plus réticents. Le docteur Lapica a donc dû les convaincre avec pédagogie. "Je crois que les patients ont besoin d'informations claires. Il faut le dire aux patients, le vaccin ne protège pas à 100%. Il y a des petits risques d'avoir des courbatures, de la fièvre", explique-t-elle. Outre les réticences de ses patients, Florence Lapica note un autre frein : l'approvisionnement. Elle déplore de n'avoir reçu que 10 doses pour la semaine. Les prochaines arriveront dans huit jours. 

Plusieurs semaines de délai à prévoir ?

En entreprise aussi, les professionnels s'attendent à un sérieux retard à l'allumage. "Pour pouvoir engager la vaccination, il faut bien avoir les vaccins. Aujourd’hui, on ne les a pas. D’autre part, il faut avoir des personnes volontaires. Mais les salariés ne savent pas toujours qu'ils peuvent se faire vacciner", regrette Jean-Michel Sterdyniak, du syndicat national des professionnels de la santé au travail. 

Il pointe aussi du doigt un problème logistique. "Les vaccins se présentent sous la forme de flacons contenant dix doses. Donc ne peut pas organiser une séance s’il y a moins de 10 personnes à moins de gâcher des vaccins." Selon lui, les services de santé au travail ne pourront pas être opérationnels "avant la deuxième semaine de mars".