Le personnel soignant craint le manque d'équipement et les comportements à risque de la population. 2:14
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Antoine Cuny-Le Callet
Face à l'épidémie de coronavirus, le manque d'équipements des hôpitaux et de précautions de la part de la population inquiète médecins et infirmiers. Invité d'Europe 1 dimanche, le docteur Etienne Fourquet, vice-président du syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France (Snarf), a fait part de son inquiétude de voir le personnel soignant si exposé.
INTERVIEW

Dans l'Est de la France, les hôpitaux peinent à faire face à l'afflux de malades contaminés par le coronavirus et des "vagues" commencent à arriver en région parisienne et en Corse. Dimanche, le ministre de la Santé a annoncé qu'un premier soignant était décédé après avoir contracté le coronavirus. "On sait que le personnel soignant va être en première ligne", déclare Etienne Fourquet, vice-président du syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France, invité dimanche sur Europe 1.

"On est une population à risque : la moyenne d'âge des praticiens est au delà de 50 ans." Etienne Fourquet fait part de son inquiétude, rappelant que certaines études menées en Chine évaluent à 40% la part du personnel médical amené à contracté le virus en prodiguant des soins.

Manque d'équipement et comportements à risques

Deux problèmes principaux se posent pour les médecins. Ces derniers redoutent d'abord le manque de moyens matériels, symbolisé par la faiblesse des stocks actuels de masques : "On va pouvoir assurer la première vague, [mais] on ne sait pas si on sera réapprovisionnés en équipements suffisants pour tenir sur la distance." Le vice-président du Snarf ajoute que toutes les demandes ont été effectuées par les soignants.

Faisant sien le parallèle du président Emmanuel Macron assimilant l'épidémie actuelle à une guerre, Etienne Fourquet affirme craindre d'être envoyé "comme en 1914" sur le terrain d'opération avec "un pantalon rouge" faisant de lui une cible facile pour l'ennemi.

Le médecin est aussi alarmé par le comportement peu précautionneux de la population : "On va prendre ne charge des patients qui potentiellement n'ont pas respecté les consignes de sécurité." Il en a ainsi appelé à la "responsabilité individuelle" pour ne "surajouter" au risque déjà existant.