Coronavirus : Olivier Véran met en garde face à "une situation à risque"

"Le virus circule quatre fois plus chez les moins de 40 ans que chez les plus de 65 ans", indique le ministre de la Santé.
"Le virus circule quatre fois plus chez les moins de 40 ans que chez les plus de 65 ans", indique le ministre de la Santé. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'épidémie "ne s'est jamais arrêtée", rappelle Olivier Véran dans le "JDD". "Elle a seulement été contrôlée pendant le confinement puis le déconfinement progressif". "Le risque, a-t-il insisté, c'est que, après avoir enlevé doucement le couvercle de la casserole, l'eau se remette à bouillir".  

"Nous sommes dans une situation à risques" face au Covid-19, a mis en garde le ministre de la Santé Olivier Véran dans un entretien au Journal du Dimanche, craignant une contamination des plus jeunes vers les personnes plus âgées et donc plus fragiles.

Samedi, 3.602 nouveaux diagnostics positifs ont été enregistrés, selon les autorités sanitaires. Jeudi et vendredi 4.771 et 4.586 nouveaux cas avaient été comptabilisés. L'épidémie "ne s'est jamais arrêtée", a rappelé Olivier Véran. "Elle a seulement été contrôlée pendant le confinement puis le déconfinement progressif". "Le risque, a-t-il insisté, c'est que, après avoir enlevé doucement le couvercle de la casserole, l'eau se remette à bouillir".

"Aucun argument scientifique ne vient étayer" la théorie d'un virus "moins dangereux"

"Le virus circule quatre fois plus chez les moins de 40 ans que chez les plus de 65 ans", a indiqué le ministre. Or, a-t-il ajouté, "si la circulation du virus s'accélère encore chez les plus jeunes, ils pourraient contaminer les personnes âgées, qui contractent plus souvent des formes plus graves de la maladie".

"Il faut à tout prix éviter cette situation qui mettrait en tension notre système sanitaire et serait extrêmement problématique", a-t-il martelé. Car, a indiqué le ministre, "aucun argument scientifique ne vient étayer" la théorie d'un virus "moins dangereux". "Le Covid qui se propage est le même que celui qui a coûté la vie à 30.000 Français. Seul le profil des malades a changé, plus jeune et donc moins symptomatique".

 

 

Dans les Bouches-du-Rhône, un des huit départements où le niveau de vulnérabilité est élevé, "où on a 188 nouveaux cas pour 100.000 personnes de 20 à 40 ans, on constate depuis trois semaines que les tests positifs augmentent chez les seniors", a-t-il fait remarquer. "Le passage entre les publics se fait déjà. Et on constate à nouveau une augmentation des entrées en hospitalisation et réanimation".

"De nouvelles mesures seront prises rapidement" dans ce département, a-t-il annoncé, précisant que le Premier ministre avait tenu une réunion avec les ministres concernés à ce sujet.
Olivier Véran s'est voulu rassurant sur les capacités d'accueil des hôpitaux en affirmant que "nous sommes capables d'accueillir jusqu'à 29.000 malades en réanimation". "On avait eu au total 17.000 passages en réanimation lors de la vague épidémique du printemps", a-t-il rappelé.

Un reconfinement général "n'est pas à l'ordre du jour"

Un reconfinement général "n'est pas à l'ordre du jour et ne constitue pas une hypothèse de travail" car "nous pouvons mettre en place des mesures spécifiques, territorialisées, comme nous l'avons fait avec succès en Mayenne". "Et puis il y a et il va y avoir encore plus de contrôles et de sanctions", a-t-il prévenu.

Concernant la rentrée scolaire, Olivier Véran a indiqué qu'il faut veiller "à définir et mettre en place toutes les règles et protocoles nécessaires pour que la rentrée puisse se dérouler dans les meilleures conditions". "Avec (le ministre de l'Éducation nationale) Jean-Michel Blanquer, nous avons travaillé avec le Haut Conseil de la santé publique pour définir les règles permettant de limiter au minimum les risques dans les établissements scolaires. En tout cas, ces risques sont bien inférieurs à ceux qu'on ferait courir aux enfants en les privant d'école pendant des semaines", a-t-il estimé.

Interrogé sur les masques, il a indiqué que "fin septembre, on aura reconstitué le fameux stock national de masques qui nous a tant manqué".